Le Sénégal protège le président gambien élu en attendant son investiture

Les autorités sénégalaises ont concédé d’offrir l’hospitalité à Adama Barrow, le président élu suite à la présidentielle en Gambie le 1er décembre dernier, en attendant la date de son investiture, c’est-à-dire le 19 janvier prochain.

Le président sénégalais Macky Sall a accepté de recevoir son homologue gambien au nom de «l’hospitalité sénégalaise». Rappelons que le Sénégal assurait déjà, depuis quelques semaines, la sécurité de Barrow, en mettant à sa disposition une dizaine de gardes du corps sénégalais, habituellement affectés à la sécurité des hautes personnalités de la République.

L’initiative de déplacer Barrow de son pays vient de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). La décision a été prise en marge du sommet France-Afrique  qui a eu lieu à Bamako (Mali) les 13 et 14 janvier et où était présent Adama Barrow.

La CEDEAO peine encore à trouver une issue à la crise postélectorale gambienne. Le président sortant Yahya Jammeh refuse de céder le pouvoir à son successeur, considérant que l’élection présidentielle a été émaillée d’irrégularités. Il exige l’annulation des résultats et un nouveau scrutin. Il est ainsi resté sourd aux différents appels de transition pacifique du pouvoir, venant non seulement de la sous-région ouest-africaine, mais aussi de la communauté internationale.

Adama Barrow, le candidat de l’opposition, est arrivé à Dakar dans la nuit de samedi à dimanche, en compagnie d’Ellen Johson Sirleaf, présidente en exercice de la CEDEAO et présidente du Libéria.

Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA), réuni vendredi à Addis Abeba, a fait savoir qu’à compter du 19 janvier, elle cessera de reconnaître Jammeh comme «président légitime» de la Gambie. Celui-ci a été propulsé à la tête de son pays en juillet 1994 à l’issue d’un coup d’Etat.

Selon plusieurs observateurs, des centaines de Gambiens sont en train de fuir leur pays, depuis quelques jours, craignant une éventuelle intervention militaire de la CEDEAO, quoi que celle-ci ait écarté cette option pour l’heure.