Burkina Faso : Des enseignants fuient les menaces terroristes dans le nord du pays

Des enseignants exerçant dans le Nord du Burkina Faso continuent à plier bagages et à s’enfuir, suite aux menaces d’hommes armés leur intimant l’ordre de n’enseigner désormais que le Coran et l’Islam, en lieu et place des cours classiques, au risque de voir leurs établissements fermés.

Face à la psychose qui ne cesse de monter dans la zone, le ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, Jean Martin Coulibaly, y a effectué un déplacement pour rassurer les enseignants menacés par des jihadistes venus du Mali.

«La situation est préoccupante et au plus haut niveau de l’Etat, des mesures ont été prises pour renforcer la sécurité (…). Il est vrai que certains enseignants ont reçu la visite d’hommes armés. Les populations ont pris la fuite pour se rendre dans les villages voisins et les enseignants terrorisés ont dû quitter les lieux car pour certains ils ont été menacés de mort», a déclaré le ministre.

Coulibaly a expliqué aussi le motif de sa visite. «Le sens de ma visite était de leur témoigner ma compassion et voir sur place avec ces enseignants de quelle assistance ils ont besoin. Pour le moment l’enseignement s’est arrêté dans ces trois villages», a-t-il affirmé.

Il a réaffirmé «la détermination de l’Etat à garantir une éducation laïque de qualité pour tous les enfants» dans le pays et rassuré «les acteurs de l’éducation que la situation fait l’objet d’un suivi en lien avec les plus hautes autorités.»

Le ministre de l’Administration territoriale et de la sécurité intérieure, Simon Compaoré, a, quant à lui, fait part que son pays réagira «à la hauteur de la provocation de ces gens» et prendra «toutes les dispositions qui doivent être prises pour que de telles énergumènes ne puissent pas sévir dans la cité». Il a aussi indiqué que l’Etat a déjà sonné l’alarme et des dispositions ont été prises. Des renforts seraient déjà déployés dans la région pour assurer la sécurité des personnes et des biens.
En attendant de voir plus clair, les enseignants préfèrent d’abord trouver refuge ailleurs.