RDC: Faute de moyens, les élections risquent de ne pas être organisées en 2017

Les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) ont fait part, mercredi, de la difficulté de réunir le budget nécessaire, soit 1,8 milliard de dollars, pour l’organisation des élections en 2017.

Au cours d’une conférence de presse à Kinshasa, le ministre d’Etat en charge de budget, Pierre Kangudia, a indiqué clairement que, compte tenu «des indications actuelles, il est impossible de mobiliser 1 milliard 800 millions de dollars exigés pour la tenue des élections. Je ne veux pas faire de la politique politicienne…il sera difficile de mobiliser cet argent cette année.»

«Nous avons trouvé une casserole vide mais trouée, je dis bien trouée avec 512,2 milliards de déficit. Il nous faudra d’abord souder cette casserole trouvée avant de penser à y mettre quelque chose dedans», a aussi confié Kangudia devant des journalistes.

L’enveloppe d’un milliard 800 millions de dollars est le montant demandé par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour organiser les élections. Jusque-là, le gouvernement a remis près de 40 millions au bureau de la CENI pour lancer l’enrôlement des électeurs à travers le pays.

Voilà une situation qui risque de brouiller encore le processus électoral déjà en proie à des tensions entre l’opposition et la majorité au pouvoir. Lors du dernier dialogue politique conduit par l’Eglise catholique à Kinshasa, il avait été convenu, après plusieurs tractations, que la tenue des scrutins présidentiel, législatifs et locaux couplés aura lieu au mois de décembre de cette année.

Bien que le ministre Kangudia ait justifié le contenu de sa déclaration par le déficit de mobilisation des recettes, il ne sera pas étonnant que l’opposition, qui accuse déjà le président en exercice Joseph Kabila de vouloir se maintenir au pouvoir, voit en démarche une manière pour le pouvoir de retarder les élections.

Le chef de l’Etat a achevé son deuxième mandat, la limite autorisée par la Constitution, en décembre dernier. Il sera maintenu au pouvoir jusqu’à l’élection d’un nouveau président, selon l’accord signé le 31 décembre, concluant le dialogue politique. D’ailleurs, la mise en application de cet accord est bloquée par des négociations sur le gouvernement de la transition.