Zimbabwe : Mugabe se dit soutenu par le peuple pour rester au pouvoir

Le président zimbabwéen Robert Mugabe sera bien candidat à sa propre succession en dépit des appels multiples à la démission compte tenu de son âge très avancé, 93 ans révolu ce mardi 21 février qui coïncide avec son anniversaire.

La candidature du chef de l’Etat fait la une ces derniers jours depuis qu’il accordé en fin de semaine une interview à un média local, au cours de laquelle il a expliqué que les Zimbabwéens ne lui voyaient aucun successeur possible pour l’instant et qu’il devait donc se représenter à la présidentielle de 2018.

Pour le plus vieux chef d’Etat en exercice dans le monde, seul son parti, la Zanu-Pf, peut lui demander de se retirer du pouvoir ; or sa formation politique désire qu’il reste encore à la tête du pays. «Ils veulent que je me représente», a-t-il affirmé lors de son entretien.

Ces déclarations effraient quelques observateurs qui suivent de près ou de loin la situation du Zimbabwe. D’une part, ils s’inquiètent de la profonde crise économique que traverse le pays et de l’incapacité du chef de l’Etat a apporter des solutions adéquates. D’autre part, ils redoutent une lutte de pouvoir entre les successeurs possibles de Mugabe au cas où il mourrait au pouvoir.

Selon la loi, il revient au vice-président de prendre la place du président en cas de décès. Or, le pays compte deux vice-présidents, sans compter l’épouse du chef de l’Etat, Grâce Mugabe, qui convoite aussi la place de son mari.

Vendredi 17 mars, un opposant, Evan Mawarire, a annoncé qu’il envisageait de se présenter à la présidentielle de 2018 face au président Robert Mugabe. Cet adversaire du président, accusé, par les autorités, de tentative de sabotage du gouvernement et d’incitation à la violence, fait l’objet d’une enquête menée par la police.

Le président Mugabe organisera les célébrations officielles annuelles de son anniversaire le 25 février à Matopos, dans la province australe de Matabeleland.