Burundi : Les travaux d’exhumation des restes humains ont démarré

Le Burundi a entamé ce lundi 27 février les travaux d’exhumation techniques des restes humains enfouis dans des fosses communes au cours des crises sanglantes qu’a connu l’histoire burundaise.

Cette première édition a eu lieu à Rusaka, dans la province de Mwaro (centre du pays) et a concerné la fosse commune de Makamba. Elle durera trois jours.

Le processus d’exhumation vise en premier lieu «à conserver ces restes humains dans des cercueils, en entendant leur enterrement digne», a expliqué en fin de semaine passée, Jean-Louis Nahimana, président de la Commission en charge de la recherche de la Vérité et de la Réconciliation (CVR), lors d’une conférence publique à laquelle étaient invités des experts et les autorités burundaises.

Ce travail de mémoire est principalement soutenu par la CVR mise en place en mars 2016 pour étudier tous les crimes commis depuis l’indépendance du Burundi en 1962 jusqu’en 2008.

D’après Jean-Louis Nahimana, la tâche d’exhumation est confiée à des experts. La Commission souligne aussi un manque de moyens pour mener à bien sa mission. Toutefois, Nahimana reste convaincu qu’avec la conjugaison des efforts, le Burundi «pourra gérer convenablement cette problématique des fosses communes, dont l’ultime objectif est de réconcilier le peuple burundais avec lui-même.»

Depuis qu’a été lancé, le 1er septembre 2016, le processus de déposition des victimes sur les diverses crises, la CVR a déjà recueillie plus de 400 dépositions.

Selon le président et représentant légal de l’Association pour la Mémoire et la Protection de l’Humanité contre les Crimes Internationaux (AMEPCI), le Burundais Aloys Batungwanayo, de 1962 à aujourd’hui, le Burundi abriterait autour de 2.500 fosses communes suite à des diverses crises du passé.