Le président guinéen Alpha Condé a remercié trois ministres de son gouvernement, notamment le ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation, celui de la Fonction publique, de la Réforme de l’Etat et de la Modernisation de l’Administration, et la ministre de l’Environnement, des Eaux et Forêts, Selon un décret publié lundi.

Cette décision intervient après de violentes manifestations d’élèves qui ont provoqué la mort de sept personnes à Conakry, la capitale. Ces élevés soutenaient la grève des enseignants qui réclamaient l’amélioration de leurs conditions de travail. Les enseignants avaient également l’appui de leurs syndicats.

En principe, un accord avait été trouvé entre les syndicats le gouvernement, le 20 février, qui avait conduit à la réouverture des écoles, fermées quelques jours auparavant. Mais cet accord n’a pas empêché de nouvelles manifestations qui se sont soldées par la mort de quelques personnes.

Le décret présidentiel mettant fin aux fonctions de trois ministres a suscité diverses réactions au sein de l’opposition du pays. Certains leaders approuvent l’initiative du chef de l’Etat et estiment que cette sanction aurait dû tomber plus tôt pour éviter la poursuite des violences.

D’autres opposants qui reconnaissent aussi le tort de ces ministres s’insurge contre le président Condé lui-même qui ne choisit pas ses collaborateurs selon leurs compétences. Ironisant, le vice-président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, Fodé Oussou Fofana, a affirmé qu’il s’attend «à ce que tous ces Ministres qui ont été débarqués du Gouvernement soient nommés Ministres Conseillers à la Présidence».

Le porte-parole de l’opposition, le député Aboubacar Sylla, a déclaré, pour sa part, que ces ministres limogés «ne sont que des boucs émissaires. Le problème du système éducatif est d’ordre structurel et très profond dont les solutions sont détenues  par plusieurs acteurs.»