Burkina : Pouvoir et opposition continuent de s’accuser

Lors d’une réunion des partis politiques membres du Cadre de concertation du Chef de file de l’opposition, les leaders de l’opposition ont accusé, ce mercredi 1er mars, le pouvoir de vouloir «persécuter les opposants.»

Ce constat vient des propos du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, qui au cours d’une rencontre tenue le 25 février avec l’Union d’action syndicale (UAS), il  a reproché les syndicats d’être manipulés par des partis politiques et d’être de connivence avec des velléités putschistes. Pour le chef du gouvernement, certains acteurs politiques entendent «déstabiliser l’Etat en instrumentalisant le monde syndical.»

L’opposition n’a pas marché ses mots. Le pouvoir veut «museler les syndicats et persécuter les opposants», lit-on dans le compte rendu de sa réunion. «Les références indirectes faites à l’opposition dans le discours du Premier ministre, (…) dénotent clairement d’une stratégie du pouvoir visant à réprimer l’opposition dans le but d’écarter des hommes politiques ou de dissoudre des partis politiques considérés comme gênants», souligne-t-elle.

Les adversaires du régime de Roch Marc Christian Kaboré estiment que les propos du Premier ministre «insultent aussi l’intelligence des organisations syndicales de notre pays, qui n’ont jamais eu besoin qu’un parti politique vienne leur indiquer la ligne à suivre». Ils craignent que les accusations du chef du gouvernement soient en réalité une «préparation des esprits pour une opération politique spéciale dont les finalités sont bien connues».

L’opposition s’est aussi exprimée sur d’autres questions touchant à la vie politique et à la nation. Sur le dernier réaménagement ministériel, elle a indiqué que la composition de la nouvelle équipe procède de la même philosophie que la précédente. De ce fait, elle ne s’attend donc pas à une amélioration notable dans la vie de la nation. Sur le volet sécuritaire, les ennemis du régime au pouvoir ont également appelé les autorités à engager des «actions énergiques», à la place des «discours ronflants» pour faire face aux menaces terroristes dans le pays.

Récemment, le parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), a accusé l’opposition de vouloir discréditer le président dans son mémorandum, publié après une année de pouvoir du président, intitulé «une année perdue pour le Burkina». Comme quoi, les polémiques sont encore loin de se taire.