Congo : Le fils cadet du président Sassou accusé de corruption

Le fils cadet du président congolais, Denis-Christel Sassou-Nguesso, est accusé de corruption dans une affaire d’obtention d’un permis d’exploitation minière au Congo en 2006.

D’après une enquête relayée par la presse, Denis-Christel Sassou-Nguesso et un de ses neveux, Rodrigue Sassou, auraient monnayé l’obtention d’un permis d’exploitation minière au profit de l’entreprise australienne Sundance qui souhaitait, en plus, l’exclusivité sur l’exploitation de la mine de fer de Mbalam Nabela située à la frontière avec le Cameroun.

Les deux parents s’étaient vu attribuer 30% du capital de la filiale locale de Sundance créée après l’obtention du permis favorisée par la famille Sassou.

Ces transactions qui faisaient partie des informations confidentielles internes à la nouvelle entreprise ont été rendues publiques à la suite d’une plainte déposée, il y a quelques années, au tribunal de Perth (Australie) par le géologue David Porter, employé par Sundance et qui a poursuivi la société pour des honoraires impayés.

Ce géologue australien de 67 ans est reconnu comme un vieux routier de l’univers minier, dans son pays et en Afrique. C’est lui qui aurait initié le projet Mbalam-Nabeba et a coordonné ensuite les négociations avec la famille Sassou-Nguesso.

Denis-Christel Sassou Nguesso, surnommé «Kiki le pétrolier» dans son pays, a indiqué ne pas avoir eu de liens avec la société Sundance. Quant au gouvernement congolais, le ministre congolais de la Communication a estimé que les documents rendus publics, notamment les  courriels et fax, ne sont pas juridiquement recevables en droit des sociétés. Ainsi, selon le ministre, l’ouverture d’une enquête au Congo n’est pas justifiée à ce stade.

David Porter, lui, aurait déjà gagné son procès à propos de ses honoraires. En décembre 2015 Sundance a été condamnée à lui verser plus de 3 millions d’euros. Mais, d’après des analystes, Porter risque de ne jamais toucher cet argent. D’une part, parce que Sundance se trouve actuellement en défaut de paiement, et d’autre part parce que la justice australienne qui sanctionne lourdement les affaires de corruption à l’étranger, pourrait ouvrir une enquête sur la base des dernières révélations de corruption.