L’ex-président gambien Jammeh accusé d’avoir détourné près d’un milliard de dollars

Un rapport accuse l’ancien président gambien, Yahya Jammeh, d’avoir volé, pendant son règne, plus de 975 millions de dollars (plus de 500 milliards de francs CFA) de fonds publics.

Le document publié mercredi par le consortium « Organized Crime and Corruption Reporting Project » (OCCRP), concernant la Gambie, fait état de corruption généralisée au sein de l’appareil étatique pendant les 22 ans de pouvoir de l’ancien homme fort gambien.

L’enquête de journalistes d’investigation regroupé au sein de l’OCCRP a mis en lumière des fonds détournés qui étaient envoyés à des sociétés écrans étrangères ou attribués à des entreprises sous contrats lucratifs.

Les enquêteurs se seraient livrés à l’examen des milliers de documents (relevés bancaires, contrats, correspondance gouvernementale, rapports internes…) pour découvrir comment les fonds publics ont été pillés alors que Jammeh était à la tête du pays.

L’ancien chef d’Etat aurait dérobé, avec la complicité de ses associés, des sommes importantes à la Banque centrale de Gambie (71,2 millions de dollars), à la Société de sécurité sociale et de gestion des pensions (60 millions), à la société de télécommunications d’Etat (363,9 millions) ou encore à la société nationale de pétrole (55.2 millions).

Il aurait également détourné 325,5 millions de dollars tirés des recettes illicites du bois et plus de 100 millions de dollars venant d’une aide de Taïwan.

« La véritable ampleur des vols de Jammeh à la Banque centrale pourrait ne jamais être entièrement connue », a fait part le groupe d’enquête. Selon un ancien gouverneur de cette banque, Jammeh qui exerçait un « contrôle important sur l’institution » bancaire, avait l’habitude de retirer des fonds sans documents pouvant permettre la traçabilité de retrait.

L’OCCRP, mis en place en 2006, regroupe en son sein des centres d’enquête, des médias et des journalistes spécialisés dans le crime organisé et la corruption.

Jammeh a fui la Gambie en 2017, après avoir essuyé une défaite à l’élection présidentielle, pour se réfugier en Guinée équatoriale.