Venezuela : L’opposition prise pour cible après le soulèvement militaire manqué

Le chef de l’opposition vénézuélienne Juan Guaido a dénoncé hier jeudi un «démantèlement» du Parlement par le camp de Nicolas Maduro, après l’arrestation de son bras droit, Edgar Zambrano, l’un des dix députés inculpés pour avoir soutenu le soulèvement militaire manqué du 30 avril dernier.

Lors d’une conférence de presse, Juan Guaido a d’emblée, accusé le président socialiste de «terrorisme d’Etat».

Le vice-président de l’Assemblée nationale Edgar Zambrano a été arrêté par les services de renseignement. Le bras droit de Juan Guaido a commenté lui-même son interpellation sur Twitter alors qu’un camion-grue le remorquait vers le siège des services de renseignement étant donné qu’il refusait de descendre de son véhicule.

Après l’arrestation d’Edgar Zambrano, Richard Blanco, un autre député, a annoncé hier matin avoir trouvé refuge dans la résidence de l’ambassadeur d’Argentine à Caracas, affirmant que sa vie «était en danger» et l’autre élue, Mariela Magallanes, s’est réfugiée mercredi dans la résidence de l’ambassadeur d’Italie à Caracas.

Pour rappel, dans le sillage du soulèvement raté du 30 avril, Leopoldo Lopez, une des figues de l’opposition, qui était assigné à résidence depuis 2017 et était apparu axu côtés de Juan Guaido et des soldats insurgés, s’est réfugié dans l’ambassade d’Espagne.

Ces quatre élus font partie d’un groupe de dix parlementaires vénézuéliens inculpés par la justice vénézuélienne pour leur soutien au soulèvement manqué du 30 avril mené par le chef de file de l’opposition Juan Guaido. L’Assemblée constituante, composée uniquement de partisans du président Nicolas Maduro a ensuite levé leur immunité.

Les troubles qui avaient suivi l’appel à l’insurrection avaient fait six morts, des centaines de blessés et quelque 200 arrestations selon le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab. Paraissant un temps fragilisé par la tentative de rébellion, Nicolas Maduro semble avoir désormais repris l’initiative.

Cette crise politique est la conséquence de la pire crise économique de l’histoire récente du Venezuela, avec une inflation qui devrait atteindre cette année selon le Fonds monétaire international, 10.000.000 %, en plus de la prolifération des pénuries des produits de base (aliments, médicaments, carburants etc.) et des pannes du courant électrique.