Le ton monte entre Téhéran et Washington suite à l’interception d’un pétrolier iranien à Gibraltar

Les autorités du rocher britannique de Gibraltar, (sud de l’Espagne), ont arraisonné hier jeudi, à la demande des Etats-Unis, un pétrolier iranien soupçonné d’acheminer du pétrole vers la Syrie qui fait l’objet de sanctions internationales depuis le début du conflit dans ce pays en 2011.

Les autorités de Gibraltar ont dit avoir de bonnes raisons de croire que le bateau transportait du pétrole destiné à la raffinerie de Baynas, en Syrie, sans préciser l’origine du pétrole.

Mais selon la publication spécialisée dans le transport maritime, «Lloyd’s List», ce pétrolier aurait chargé sa cargaison en avril en Iran avant de contourner l’Afrique pour rejoindre la Méditerranée, au lieu d’emprunter le Canal de Suez.

Il a été intercepté alors qu’il entrait dans une zone considérée par Gibraltar comme faisant partie de ses eaux territoriales et utilisée par les navires pour se faire ravitailler notamment en nourriture. L’équipage était hier après-midi en train d’être interrogé par les autorités du territoire britannique.

Selon Lloyd’s List, ce navire, le « Grace 1 », bat pavillon panaméen et transporte du brut iranien, mais le Panama a indiqué que le navire ne figurait pas sur sa liste des navires internationaux. Les autorités panaméennes l’ont retiré de leur liste après avoir reçu une alerte le 29 mai indiquant que le bateau aurait participé ou serait lié au financement d’activités terroristes.

L’interception du « Grace 1 » a accentué d’un cran supplémentaire la tension entre Téhéran et Washington, qui va déjà crescendo depuis plusieurs semaines, faisant craindre un embrasement dans la région du Golfe.

Le ministère iranien des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur britannique à Téhéran pour dénoncer cette «interception illégale», alors que, de l’autre côté, le conseiller à la sécurité nationale de Maison Blanche John Bolton, s’est réjoui de la saisie du navire, indiquant que les Etats-Unis et leurs alliés continueront d’empêcher la Syrie et l’Iran de profiter de ce «commerce illicite».