Des enseignants zimbabwéens inculpés pour avoir manifesté

Des enseignants affiliés au Syndicat uni des enseignants ruraux du Zimbabwe (ARTUZ) ont été arrêtés vendredi et inculpés le lendemain pour avoir tenté de manifester contre leurs salaires bas et leurs conditions de travail, devant le ministère des Finances.

Ces enseignants auraient reçu environ 30 dollars le mois, alors qu’à la même période de l’année dernière, ils gagnaient environ 500 dollars par mois.

Vêtus de noir, ils brandissaient des pancartes et de petits cercueils pour exprimer leur mécontentement. Leur objectif était de se rendre au bureau du ministre des Finances, Mthuli Ncube, qu’ils accusent d’être responsable de la détérioration de la situation économique dans le pays. Mais la police a dû les en empêcher.

L’avocat de ces enseignants, Doug Coultard, qui a été également arrêté, a déclaré que «c’est typique de la recrudescence du harcèlement et des abus dont sont victimes les militants des droits de l’homme, les syndicalistes et les enseignants ces derniers mois».

«Les enseignants ne voulaient que présenter leurs doléances au ministre des Finances. Quant à moi, j’ai été arrêté parce que j’étais présent auprès de mes clients. Ce qui est inquiétant, quand un avocat et un journaliste – qui couvrait l’évènement – se font arrêter simplement pour avoir fait leur travail», a-t-il poursuivi.

Ces dernières semaines plusieurs manifestations organisées par l’opposition et la société civile ont eu lieu dans le pays, malgré leur interdiction par le gouvernement. Multiples interpellations ont été également opérées.

Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), le principal parti d’opposition au Zimbabwe, a déclaré vendredi qu’un de ses responsables avait été arrêté pour ne pas avoir empêché une manifestation interdite par les autorités.

D’après certains observateurs, les citoyens zimbabwéens qui espéraient des meilleures conditions de vie suite au changement de régime, seraient confus, après plus d’une année de pouvoir du président Emmerson Mnangagwa.

Les organisations de défense des droits de l’Homme se disent inquiètes et tirent sur la sonnette d’alarme sur la répression des manifestations qui serait croissante.