Le gouvernement soudanais a annulé une loi sur l’ordre public à la satisfaction des femmes

Le gouvernement du Soudan a décidé «d’annuler la loi sur l’ordre public dans toutes les provinces», lors d’une réunion extraordinaire du Conseil des ministres tenue ce mardi 26 novembre, rapporte l’agence de presse officielle Suna.

Sous le règne du président déchu Omar el-Béchir, des milliers de femmes ont été sévèrement flagellées, condamnées à de lourdes amendes, voire emprisonnées pour «actes indécents et immoraux». Les femmes étaient parfois arrêtées par les forces de sécurité même pour avoir pris part à des fêtes privées.

Une militante soudanaise des droits des femmes, Tahani Abbas, a manifesté sa satisfaction face à cette mesure gouvernementale. « Le gouvernement a tenu ses promesses. C’est une vraie victoire pour nous, pour le mouvement féministe au Soudan et pour les droits des femmes », a-t-elle indiqué.

« Beaucoup de femmes ont été fouettées et humiliées à cause de cette loi honteuse. Avec cette décision, le Soudan s’oriente maintenant vers une nouvelle vie dans laquelle les femmes peuvent jouir de la dignité », a-t-elle poursuivi.

Le Parti du Congrès national d’el-Bechir a défendu que la loi sur l’ordre public n’était pas mauvaise en elle-même, c’est plutôt l’application de la loi par certains individus qui pouvait être blâmée.

La décision du gouvernement dirigé par Abdallah Hamdok est intervenue au lendemain de la Journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes, célébrée le 25 novembre et soutenue par l’Organisation des Nations unies. A cette occasion, des centaines de Soudanaises ont manifesté, lundi, dans les rues de Khartoum la capitale.