Le nouveau gouvernement tunisien n’est pas au goût d’Ennahda

Le parti islamiste tunisien, Ennahda a décidé à la suite de la réunion dimanche à Tunis, de son instance suprême, Majless al-Choura, de ne pas accorder sa confiance au nouveau gouvernement conduit par Habib Essid, signant ainsi son entrée effective dans l’opposition politique.

Avec ses 69 sièges au parlement tunisien, le mouvement islamiste Ennahdha, deuxième force politique du pays, a refusé la composition du gouvernement récemment proposée par le nouveau Premier ministre, Habib Essid.

Ennahda a indiqué dans un communiqué, que la composition de ce nouveau gouvernement ne traduit en aucun cas, la pluralité du paysage politique tunisien. Pour le mouvement de Rached Ghannouchi, le pays a besoin en cette étape, d’un gouvernement d’unité nationale qui mettra la Tunisie sur la voie du développement dans un climat de sécurité, de stabilité et de respect des droits et des libertés.

Le rejet d’Ennahda de la composition du nouveau gouvernement, intervient à la veille du jour du vote de confiance à l’Assemblée des Représentants du peuple (ARP). L’institution parlementaire tunisienne devra en effet valider la composition de ce gouvernement mardi pour l’autoriser à exercer officiellement ses fonctions.

Pour se faire, le nouveau gouvernement devra obtenir le vote d’au moins 109 députés, sachant que l’Assemblée est composée de 86 membres de Nida Tounès et de 16 autres appartenant à l’Union Patriotique Libre (UPL) de Slim Riahi, sachant que 5 leurs députés, désignés à des postes ministériels sont privés de la participation au vote de confiance. Ce sont donc au minimum 97 députés qui voteront pour le nouveau gouvernement. Au total, Habib Essid devra essayer de trouver 12 autres députés pour soutenir sa composition gouvernementale.

Dans le cas où le vote de confiance n’est pas obtenu, le président de la République devra désigner un autre premier ministre, afin de former un nouveau gouvernement qui puisse décrocher la confiance de la majorité absolue à l’ARP.