Le retrait de l’Afrique du Sud de la CPI réitéré par l’ANC

Le Congrès national africain, parti au pouvoir en Afrique du Sud, a réitéré sa position de voir l’Afrique du Sud se retirer de la CPI (Cour pénale internationale) qu’il accuse d’avoir «perdu toute direction» et de «poursuivre des intérêts égoïstes». C’était après son Conseil général national qui a duré trois jours et a pris fin ce dimanche.

«Le Congrès national africain a décidé que l’Afrique du Sud devrait quitter la Cour internationale, mais seulement une fois que nous aurons suivi certaines procédures», a martelé Obed Bapela, chef de la commission des relations internationales de l’ANC dont les responsables estiment que la Cour ne remplit plus son mandat.

Le débat sur le mandat de la CPI a été relancé en juin dernier lorsque l’institution juridique a accusé le gouvernement sud-africain d’avoir autorisé la fuite du président soudanais Omar El-Béchir (qui est sous mandat international), alors qu’il était sur son territoire, au sommet de l’UA à Johannesburg.

La haute Cour avait alors donné une semaine aux autorités sud-africaines pour expliquer le départ sans encombre d’El-Béchir avant la fin du sommet. Mais les reproches de la Cour avaient plutôt occasionné des grognes appelant à la rupture avec la Cour qui, selon certaines voix, ne ciblerait que des responsables Africains. En effet, les enquêtes déjà ouvertes par la CPI depuis son entrée en fonction en 2003, ne concerne que des pays africains.

Omar el-Béchir est inculpé de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide dans le conflit au Darfour qui a déjà fait plus de 300.000 morts et deux millions de déplacés. Il est dans le collimateur de la justice internationale depuis 2009, mais celle-ci n’a pas encore réussi à l’arrêter.

La question de la menace de l’Afrique du Sud de claquer la porte de la CPI sera discutée lors de l’Assemblée des Etats parties qui se tiendra à La Haye en novembre, puis lors du sommet de l’UA en janvier.