L’opposant gabonais Jean Ping a finalement saisi la Cour constitutionnelle

Après avoir longtemps résisté, l’opposant gabonais, Jean Ping a finalement déposé, jeudi 8 septembre, un recours devant la Cour constitutionnelle du Gabon pour contester les résultats de l’élection présidentielle du 27 août dernier.

L’opposition qui refuse toujours de reconnaître la victoire du président sortant, Ali Bongo, exige le recomptage des voix dans la ville de Haut-Oogoué, fief familial des Bongo, où le président a fait un score de plus de 95% des voix, sur une participation qui a frôlé les 100%.

«Jean Ping a déposé au greffe de la Cour constitutionnelle une requête en réformation de la proclamation (…) des résultats de l’élection présidentielle du 27 août 2016 dans la province du Haut-Oogoué». Le recours porte sur «le recomptage des suffrages dans cette province, bureau de vote par bureau de vote, à travers la confrontation des procès-verbaux détenus par la Cénap (commission électorale nationale) et toutes les parties», explique le communiqué de l’équipe de campagne de Jean Ping.

Les adversaires du chef de l’Etat estiment que ce sont les résultats «surestimés» de cette province qui a favorisé la victoire d’Ali Bongo. L’opposition dit avoir collecté 174 procès-verbaux sur les 297 bureaux du Haut-Ogooué. D’après ses estimations, les scores de ces procès-verbaux donneraient Jean Ping vainqueur, même si Ali Bongo remportait tous les autres bureaux.

L’opposition demande aussi que l’opération de recomptage soit faite sous l’œil d’experts internationaux et des représentants des deux parties en conflit, afin d’assurer son impartialité.

Les partisans de Jean-Ping veulent que «les observateurs de l’UE soient présents», car «cette présence est une garantie nécessaire de transparence». Rappelons que les observateurs de l’UE ont fait état, mardi 6 septembre, d’une «anomalie évidente» dans les résultats de la présidentielle au Gabon.

Mais pour le camp de la majorité, cette demande de présence d’étrangers est «hors sujet», dans la mesure où elle ne relève des responsabilités des observateurs. D’ailleurs, les proches de Bongo espèrent saisir l’occasion du recours de l’opposition pour présenter des preuves de manipulations de l’opposition dans certains fiefs de Jean Ping.