L’Ethiopie accuse l’Egypte d’être à l’origine des violences sur son territoire

Le gouvernement éthiopien a accusé, lundi 10 octobre, des «ennemis extérieurs» d’être à l’origine des violences qui agitent l’Ethiopie depuis un quart de siècle.

Lors d’une conférence de presse à Addis Abeba, le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, Getachew Reda, a déclaré que les troubles dans son pays sont fomentés par des «ennemis extérieurs» qui cherchent à le «déstabiliser».

Dans un langage nuancé, Addis-Abeba vise particulièrement l’Egypte. «Nous avons des preuves tangibles qu’il y a eu des formations et des financements d’entraînements depuis l’Egypte. Nous ne disons pas que c’est directement lié au gouvernement égyptien, mais nous savons avec certitude que le groupe terroriste OLF a reçu toutes sortes de soutiens de la part de l’Egypte», a affirmé Getachew Reda.

Le Front de libération Oromo (OLF) est un mouvement rebelle indépendantiste, qualifié par le gouvernement éthiopien de groupe terroriste. Pour le porte-parole du gouvernement, ses dirigeants étaient par le passé à Asmara (en Erythrée) et ils seraient maintenant au Caire.

A en croire les autorités éthiopiennes, l’implication présumée de l’Egypte serait liée à la construction du barrage de la Renaissance sur le Nil. «Toutes sortes d’instructions ont été données [aux groupes terroristes] afin de déstabiliser l’Ethiopie et nous empêcher de terminer la construction de barrage de la Renaissance», a également soutenu le ministre de la communication.

L’Egypte s’est toujours montrée réservée face à cet ouvrage que l’’Ethiopie a commencé à bâtir en 2012. Le pays qui tire du Nil environ 90% de son eau, craint qu’il en affecte le débit.

Dimanche, le gouvernement éthiopien à déclaré l’état d’urgence pour six mois, après une semaine durant laquelle les violences se sont multipliées en région oromo jusque dans la périphérie d’Addis Abeba.

«Les procédures ordinaires de mise en œuvre des lois ne permettent pas de faire face au genre de menaces auxquelles nous sommes confrontés, au genre d’attaques qui visent désormais les civils, les infrastructures civiles et les investissements», a expliqué le ministre, justifiant cette mesure qui doit encore être approuvé par le Parlement d’ici deux semaines.