La France déplore le report du scrutin présidentiel en RD Congo

Le report au mois d’avril 2018, de la tenue de la présidentielle en République démocratique du Congo (RDC), et le maintien du président Joseph Kabila dans ses fonctions jusqu’à cette nouvelle échéance électorale, tel que décidé par les participants au dialogue national, n’a pas été du goût de la France, dont le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a estimé que ce report n’était «pas une réponse à la crise» en RDC.

Pour la France l’accord politique conclu entre la majorité et une frange de l’opposition au terme du dialogue national, ne propose pas un plan de sortie de crise valable, qualifiant le texte d’un «semblant d’accord».

«La Constitution prévoit que le président Kabila ne peut pas se représenter et son mandat s’arrête avant la fin de l’année 2016, il faut donc prévoir les prochaines élections présidentielles. Aujourd’hui, il y a un semblant d’accord qui est accepté par une petite partie de l’opposition qui ne fait pas consensus», a déclaré mardi, le chef de la diplomatie française.

 Il faut souligner que les ténors de l’opposition réunis au sein du «Rassemblement» n’ont pas pris part au dialogue national, considérant que c’était là un moyen pour le chef de l’Etat de se maintenir au pouvoir au-delà de son deuxième mandat qui prend fin le 19 décembre prochain.

Cette partie de l’opposition a déjà rejeté l’accord politique signé par les participants au dialogue. «Il n’y a rien de consistant dans le contenu de l’accord signé là-bas, sauf l’octroi d’une année et demi ou de deux ans à M. Kabila après son mandat», a fait part le secrétaire General de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Jean Marc Kabund-a-Kabund.

Le «Rassemblement» préconise toujours un «régime spécial» sans Kabila, après le 19 décembre. Il a appelé à des journées «villes mortes» ce  mercredi sur tout le territoire afin d’adresser un «carton jaune» au président.

 Pour sa part, Paris a mis garde Kinshasa. «Si rien n’est fait, alors la communauté internationale devra prendre ses responsabilités», a prévenu Jean-Marc Ayrault, faisant allusion aux sanctions déjà brandies par des partenaires internationaux.