Gambie : Jammeh décide recourir à la Cour suprême pour un nouveau scrutin

Le président gambien Yahya Jammeh qui est revenu, vendredi, sur la reconnaissance de sa défaite à la présidentielle du 1er septembre, a décidé de contester en justice, les résultats du scrutin et réclamer un nouveau vote.

Le chef de l’Etat sortant ne reconnaît plus la victoire de son adversaire, Adama Barrow. «Tout comme j’ai loyalement accepté les résultats, en croyant que la Commission électorale était indépendante, honnête et fiable, je les rejette dans leur totalité», a-t-il affirmé, dénonçant des «erreurs inacceptables» de la part des autorités électorales.

Ce brusque revirement a suscité une vague de condamnations parmi la communauté internationale, dont la CEDEAO et l’ONU, l’invitant à respecter le choix du peuple et à céder le pouvoir au président élu.

Mais Jammeh a déjà prévenu, vendredi, que «l’intervention des puissances étrangères ne changerait rien», et il a mis en garde contre toute protestation dans les rues. Son parti, l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC), a annoncé dans la nuit de samedi à dimanche, son intention de suivre les recours légaux de la contestation des résultats devant la Cour suprême.

Il a précisé que ce recours qui est la suite logique de la déclaration du président sera déposé mardi. Mais, pour rappel, la Cour suprême n’est actuellement pas au complet ; des juges devront ainsi être nommés avant qu’elle ne puisse statuer.

De son côté, le président élu a fait savoir que Yahya Jammeh n’a aucun droit constitutionnel pour faire annuler le scrutin et en organiser un nouveau, et qu’il devait passer par la constitution pour le faire.

Plusieurs observateurs sont d’avis que la dernière sortie médiatique de Jammeh a plongé davantage le pays dans l’inquiétude, alors qu’une lueur d’espoir se dessinait déjà avec la victoire de Barrow ou le changement de régime à la tête du pays.