L’UA suspend Madagascar avec «effet immédiat» à cause du coup d’Etat contre Andry Rajoelina

Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) a tenu, mercredi 15 octobre à Addis-Abeba, en Éthiopie, une séance urgente sur la situation à Madagascar, à l’issue de laquelle il a décidé de suspendre « avec immédiat», ce pays des instances de l’UA suite au putsch militaire contre le régime civil du président Andry Rajoelina.

Il s’agit de la première sanction prise par l’institution panafricaine après le putsch perpétré par les militaires, mardi 14 octobre, sur fond des manifestations de la jeune génération (Gen Z) qui réclamait le départ du président Andry Rajoelina et une meilleure gestion du pays notamment dans les secteurs de l’électricité et de l’eau potable qui connaissent de fréquentes coupures.

Le CPS « condamne sans appel la prise du pouvoir par les militaires (…) et rejette catégoriquement le changement anticonstitutionnel de Gouvernement (…) qui a eu lieu (…) en violation flagrante des principes et des instruments normatifs de l’UA », indique son communiqué.

Ainsi, le CPS a décidé de « suspendre, avec effet immédiat, la participation de la République de Madagascar à toutes les activités de l’Union, de ses organes et institutions, et ce, jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays».

Les forces armées malgaches sont appelées à respecter «de toute urgence et sans condition le principe du constitutionnalisme», au risque d’avoir affaire à «des sanctions ciblées à l’encontre de tous les acteurs impliqués dans le coup d’État militaire».

Le CPS a également exigé «un retour rapide et total à l’ordre constitutionnel par la mise en place d’un gouvernement de transition civil et l’organisation, dans les meilleurs délais, d’élections libres, équitables, crédibles et transparentes».

Il a chargé, à cet égard, la Commission de l’UA d’apporter à Madagascar, «le soutien nécessaire pour assurer un retour rapide à l’ordre constitutionnel», et ce en étroite coopération avec la Communauté de développement de l’Afrique Australe (SADC), dont fait partie Madagascar.

Tout en exhortant la population au calme, le Conseil de paix et de sécurité a appelé «à un dialogue national inclusif et à l’unité nationale en vue d’un règlement pacifique de la crise que traverse le pays».

Alors que tous les acteurs extérieurs sont invités «à s’abstenir de toute ingérence dans les affaires intérieures de Madagascar», le CPS a mis en avant la nécessité de dépêcher immédiatement une délégation de haut niveau de l’UA à Madagascar pour l’aider à relever les défis auxquels le pays est confronté.