L’opposition tchadienne accuse la France et les puissances occidentales de soutenir le président Deby

L’opposition tchadienne a qualifié ce mardi 13 juillet, d’«illégitime» le soutien apporté par les puissances occidentales au Président tchadien, Idriss Deby qui était, le même jour, reçu à l’Elysée par son homologue français, Emmanuel Macron.

Dans une lettre ouverte, l’Union des jeunes pour le renouveau (UJR) affilée au principal parti d’opposition, l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR), a attiré l’attention de la France, des Etats-Unis, de l’Allemagne, de la Suisse et de l’Union européenne.

«Le peuple tchadien est pris en otage sous l’œil acolyte de la France et compagnie», a affirmé l’UJR, demandant à ces dernières de cesser immédiatement «les soutiens de toutes formes au régime illégal et illégitime de Déby».

Réagissant à cette lettre ouverte, la porte-parole du Quai d’Orsay, Agnès Romatet-Espagne, a déclaré, mercredi lors d’un point de presse, que «le Tchad est un pays ami et partenaire, avec lequel nous entretenons une coopération dense et diversifiée» et «nous saluons son engagement déterminé dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel et dans le bassin du lac Tchad, et soutenons un développement inclusif au bénéfice de la population tchadienne».

Voulant rassurer sur les motivations sincères de son pays, elle a aussi affirmé que «la France est attachée, partout dans le monde, au respect des libertés fondamentales. Nous promouvons cette approche dans nos échanges bilatéraux réguliers avec le Tchad».

Selon un message diffusé sur le compte Twitter de Macron, la présence de Deby en France était pour garantir le «suivi des décisions du G5 Sahel», qui s’est réuni le 2 juillet dernier à Bamako, la capitale malienne.

Le Tchad est l’un des partenaires stratégiques de la France et de l’Occident dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Le Président Déby qui est arrivé au Pouvoir en 1990 a été réélu pour un cinquième mandat en avril 2016 suite à des élections contestées. Il est accusé de gouverner le pays d’une main de fer.

Le pays traverse une crise économique aggravée par la baisse des cours du pétrole en 2014. La jeunesse de l’UNDR a prévenu qu’elle «ne lésinera pas sur les moyens pour l’instauration de la justice sociale et le rétablissement de la vraie démocratie au Tchad et tiendra pour responsables de ce qu’il adviendra, Déby et ses soutiens».