RDC/Présidentielle : La SADC favorable à un gouvernement d’union et au recomptage des voix

La Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) a appelé dimanche la République démocratique du Congo (RDC) à instituer un gouvernement d’union nationale après la présidentielle contestée, et s’est dite en faveur d’un recomptage des voix.

La Commission électorale congolaise (Ceni) a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi la victoire historique de l’opposant Félix Tshisekedi, devant Martin Fayulu et Emmanuel Shadary, le candidat soutenu par le président sortant Joseph Kabila.

Fayulu a immédiatement dénoncé des fraudes et déposé un recours devant la Cour constitutionnelle. Aussi, l’Eglise catholique a estimé que les résultats de la Ceni, ne sont pas conformes à ceux en sa possession. Parallèlement, la Ceni a annoncé que la majorité favorable au président sortant, Joseph Kabila avait été reconduite à l’Assemblée nationale.

«Ayant pris note des doutes sérieux émis par l’Église catholique romaine – qui avait déployé plus de 40.000 observateurs – mais aussi par la coalition Lamuka et par d’autres observateurs concernant les résultats du scrutin en RDC, la SADC estime qu’un recomptage [des voix] permettrait de rassurer les gagnants et les perdants», a fait savoir l’organisation sous-régionale, dans un communiqué signé par le Zambien Edgar Lungu, president en exercice de la SADC.

Un tel accord permettrait de remédier aux «vives objections opposées aux résultats provisoires de la présidentielle», ajoute le communiqué.

Le président zambien affirme en avoir parlé aux dirigeants de la SADC et de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIGLR), mais aussi à l’opposant Félix Tshisekedi, déclaré vainqueur provisoire de la présidentielle, ainsi qu’à d’autres parties prenantes congolaises à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

Pour Lamuka, la coalition de Martin Fayulu, qui revendique toujours la victoire de son candidat, le message de la SADC traduit avant tout «la nécessité de recompter les voix avant d’envisager, avec le vrai gagnant qui en sortirait, la formation d’un gouvernement d’union nationale».