Gabon : quatre activistes déposent une plainte pour corruption contre Noureddin Bongo

Quatre leaders de la société civile gabonaise ont déposé une plainte pour corruption active et passive, corruption d’agents publics étrangers, blanchiment des capitaux, détournement de deniers publics et biens mal acquis contre Noureddin Bongo Valentin, le fils de l’actuel président gabonais, récemment nommé Coordinateur général des affaires présidentielles.

Passant en revue quelques cas de scandales, comme la découverte récente par la gendarmerie des sacs d’argent qui appartiendraient au fils du président, ces activistes réclament des enquêtes et estiment que Noureddin Bongo « doit répondre de ces actes devant la justice ».

« Pour la crédibilité de la justice, nous demandons aux entités étatiques impliquées dans la lutte contre la corruption, l’enrichissement illicite et le blanchiment des capitaux, de diligenter les investigations en se saisissant de cette affaire qui confirme, une fois de plus, que l’épicentre de la corruption se situe au cabinet du président de la République », selon eux.

Alors que Libreville a lancé, il y a quelques mois, une vaste opération anticorruption qui a permis l’arrestation même de grandes figures du pays, le président exécutif national du Réseau des organisations libres de la société civile, Georges Mpaga, a souligné que cette opération doit « être impartiale », « orientée sur tous les criminels financiers, y compris ceux de la famille Bongo ».

Outre Georges Mpaga, les trois autres figures de la société civile, à l’origine de la plainte, sont Ghislain Malanda, président du Mouvement « Sauvons la République », Marcel Libama président du mouvement « Ca suffit comme ça », et Jean Remy Yama, président de la confédération syndicale Dynamique unitaire.

Le porte-parole de la présidence gabonaise, Jessye Ella Ekogha, réagissant à la plainte, a évoqué des rumeurs infondées, des « fake news » qui n’auraient « aucune preuve légale ». « J’imagine que les associations en question (…) sont incapables de produire, ne serait-ce qu’un procès-verbal pour prouver les faits qu’ils avancent », a-t-il déclaré.