L’ONU dénonce la répression brutale des manifestations au Kenya, ayant déjà fait une dizaine de morts

Le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a déploré ce mardi 8 juillet, l’usage de la force létale, à Nairobi et dans seize autres comtés du Kenya, pour disperser des manifestants remontés contre l’inflation galopante, les disparitions forcées et l’impunité policière, rapporte le service d’information de l’ONU.

« Nous sommes profondément troublés par la mort d’au moins 10 personnes (…), ainsi que par le pillage et la destruction de biens au Kenya », a déclaré la porte-parole du HCDH, Ravina Shamdasani, lors d’un point de presse à Genève.

Les forces de l’ordre kenyanes auraient utilisé des munitions réelles, balles en caoutchouc, gaz lacrymogènes, et canons à eau pour disperser les manifestants lors de la journée de mobilisation du lundi 7 juillet organisée à titre commémoratif du mouvement de protestation historique de 1990. La Commission nationale des droits humains du Kenya a fait état d’un bilan de dix morts et 56 blessés.

Pour Shamdasani, « les responsables doivent être amenés à rendre des comptes », conformément au droit international qui n’autorise l’usage de la force mortelle que pour « protéger la vie face à une menace imminente ».

L’ONU estime que la répression au Kenya s’installe désormais dans la durée, rappelant que ces violences surviennent à peine deux semaines après la mort de 15 manifestants, le 25 juin dernier.

La porte-parole du HCDH a réitéré l’appel du Haut Commissaire aux droits humains, Volker Türk, « au calme et à la retenue, ainsi qu’au plein respect des libertés d’expression, d’association et de réunion pacifique ». De même qu’elle a souligné la nécessité de « prendre en compte les griefs légitimes à l’origine de ces manifestations ».

L’ONU a exhorté les autorités de Nairobi de diligenter des enquêtes « rapides, approfondies, indépendantes et transparentes » sur ces violations des droits humains afin que les auteurs répondent de leurs actes devant la justice.