La CPI déboursera 10 millions de dollars pour des ex-enfants-soldats de la RDC

La Cour pénale internationale (CPI) a fixé ce vendredi 15 décembre, à 10 millions de dollars la somme pour les réparations collectives en faveur des enfants-soldats enrôlés par l’ex-chef de guerre congolais Thomas Lubanga.

Cet ancien patron de l’Union des patriotes congolais (UPC) avait été condamné à quatorze ans de prison par la CPI en 2012, reconnu coupable d’avoir enrôlé dans ses troupes, au début des années 2000, des enfants de moins de 15 ans, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC).

Transformés en soldats ou en gardes du corps, ces enfants seraient au nombre de 425, un chiffre qui serait toutefois sous-estimé selon les juges de la CPI.

Mais Thomas Lubanga ne payera pas la somme exigée pour réparation, la Cour ayant reconnu son indigence. C’est le Fonds au profit des victimes qui prendra à sa charge cette indemnisation.

Cet organe qui avait été mis en place par le Statut de Rome reçoit des contributions volontaires de la part des gouvernements membres de la Cour, d’organisations internationales et de particuliers.

Selon le directeur du Fonds, Pieter de Baan, réunir la somme demandée sera un vrai défi dans la mesure où le Fonds ne dispose actuellement, dans ses caisses, que de 5,5 millions d’euros. La participation des Etats membres serait ainsi fortement sollicitée.

Le gouvernement de la RDC devrait être consulté en vue d’établir la manière dont il pourrait «contribuer au processus des réparations». Le Fonds qui a déjà alloué 1 million d’euros à ce dossier, propose, pour cette nouvelle sollicitation, un plan d’action de trois ans visant à «réconcilier les victimes avec leurs familles et les communautés affectées».

Quoi que Lubanga ne puisse pas payer lui-même le montant demandé par la Cour, des ONG se réjouissent du moins que le statut des victimes soit reconnu.

Cette «reconnaissance du statut de victimes de ces enfants-soldats, est une chose extrêmement importante. Cela permet qu’ils soient reconnus officiellement comme tels dans leur pays, au sein de leur communauté», a déclaré Philipppe Brizemur d’Amnesty International.