Amnesty international et d’autres ONG dénoncent la torture et les détentions arbitraires au Congo Brazzaville

Amnesty International et quatre autres organisations de défense des droits de l’Homme attirent l’attention, dans une déclaration commune publiée ce mercredi 21 mars, sur la présence de dizaines d’activistes et d’opposants, arbitrairement arrêtés et torturés depuis 2015, dans les prisons de la République du Congo Brazzaville.

Ces ONG, notamment « Tournons la page », le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (REDHAC), la Commission Justice et Paix de Pointe Noire, l’Association pour les droits de l’homme et l’univers carcéral (ADHUC) et Amnesty International exigent des autorités de Brazzaville la libération de tous les détenus, ainsi que l’ouverture d’une enquête sur les allégations de torture dont ils seraient victimes.

« Dans les cas où il existe des preuves raisonnables et acceptables qui justifient les accusations de crimes reconnus, les accusés doivent être jugés sans délai devant un tribunal civil qui respecte les principes d’un procès équitable» a précisé Maximilienne C. Ngo Mbe, directrice exécutive du REDHAC.

Les cinq organisations de défense des droits de l’Homme interpellent également la communauté internationale et les partenaires techniques et financiers du Congo (UE, ONU…), de sortir de leur silence et de «saisir toutes les opportunités pour s’assurer que les autorités congolaises mettent fin à la répression et libèrent tous ceux qui sont arbitrairement détenus».

Selon ces institutions signataires de la déclaration, les détenus payent les frais pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression et à la manifestation pacifique. Elles ont affirmé avoir documenté au moins 40 cas d’activistes politiques arrêtés entre octobre 2015 et décembre 2016,en lien avec ce droit. En plus de la détention, ces personnes subiraient aussi des tortures et des traitements inhumains, à la grande indifférence des autorités.

Pour le président de l’ADHUC, Loamba Moke, les «inculpations fallacieuses (…) ne constituent en aucune manière, une solution pour assurer la sécurité ou la paix durable au Congo».