Le président du Kenya traque les auteurs de détournements de fonds

Le président kenyan Uhuru Kenyatta a menacé mercredi, les auteurs de détournements de fonds, suite à un gros scandale de corruption qui a éclaté au sein du Service national de la Jeunesse (NYS).

Dans un communiqué de la présidence, le chef de l’Etat a rassuré que les « voleurs seront poursuivis et emprisonnés ». Quant à l’argent volé, il a promis qu’il sera récupéré afin qu’il serve aux projets auxquels il était destiné.

Une cinquantaine de personnes sont soupçonnées d’avoir détourné plus de 68 millions d’euros du NYS via des paiements fictifs ou des factures artificiellement gonflées. Le directeur des poursuites publiques a annoncé le lundi 28 mai dernier des poursuites qui devaient être engagées à leur encontre.

Le lendemain, plusieurs suspects étaient déjà passés devant les juges dont le directeur du NYS Richard Ndubai et la Première secrétaire du ministère de la Jeunesse, Lillian Mbogo Omollo.

La justice, qui veut agir vite pour éviter toute destruction de preuves, a donné un délai (ce jeudi) aux autres suspects pour se rendre aux autorités.

« J’ai demandé à ce qu’on traite fermement tous les gens sans éthique. Les Kényans qui ont des responsabilités doivent montrer un sens élevé de la morale », a déclaré Kenyatta dès l’éclatement de cette affaire.

La réaction des autorités a été saluée aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Transparency International a encouragé la prison comme sanction pour les coupables, ainsi qu’un audit des modes de vie de tous les hauts responsables du pays. Pour l’ONG, une « action décisive » du président participera au succès de son deuxième mandat.

En tout cas, de l’avis de certains observateurs, le chef de l’Etat, qui est souvent accusé d’être impuissant face au fléau de la corruption, récupère effectivement cette affaire pour se faire une autre image.

Au cours de son premier mandat, Kenyatta a fait plusieurs promesses dans le sens de la lutte contre le phénomène, mais ses paroles seraient restées lettres mortes.