L’Erythrée demande la levée des sanctions de l’ONU imposées depuis 2009

Réconforté par le réchauffement de ses relations avec certains de ses voisins, l’Erythrée est monté au créneau contre les sanctions pesant sur lui et imposées depuis 2009 par le Conseil de sécurité de l’ONU, les jugeant d’« injustifiées ».

 

Dans un communiqué rendu public le lundi 30 juillet, le ministère de l’Information a parlé de sanctions « d’infondées et contraires à la loi », et demandé que « les dommages infligés au pays soient compensés ». Asmara estime que ces sanctions n’ont pour but que « d’acculer le peuple et le gouvernement érythréens ».

 

L’ONU avait imposé en 2009 des sanctions à l’Erythrée comprenant un embargo sur les armes, des interdictions de voyager et un gel des avoirs de plusieurs personnalités clés du pays, en raison du soutien présumé de l’Erythrée au groupe islamique des Shebabs (cette secte affiliée à al-Qaïda qui déstabilise depuis des années la Somalie) et suite au litige territorial avec Djibouti.

 

Le coup de gueule du gouvernement érythréen intervient après les visites, respectivement, du Premier ministre éthiopien, Abyi Ahmed, et du président somalien, Mohamed Abdullahi Mohamed, à Asmara, tenues dans le cadre du rétablissement des relations émaillées de tensions par le passé.

 

Addis-Abeba et Mogadiscio sont aussi pour cette levée des sanctions. Après la signature d’un accord de paix mettant fin à un conflit de 20 ans et la réouverture des relations diplomatiques entre son pays et l’Erythrée, Abyi Ahmed avait fait la demande officielle, début juillet, de la levée de ces sanctions.

 

Cette question a fait l’objet de discussions au Conseil de sécurité de l’ONU ce lundi 30 juillet, à la lumière des récents développements dans la Corne de l’Afrique. Les avis étant encore partagés entre les membres du Conseil de sécurité, accompagnés des ambassadeurs de différents pays, les sanctions ont été maintenues jusqu’à nouvel ordre.