L’UA exhorte la RDC à suspendre la proclamation des résultats de la présidentielle

L’Union africaine (UA) a appelé, sans détour, les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) à suspendre la proclamation des résultats définitifs des élections du 30 décembre dernier, en raison des doutes sur les résultats provisoires proclamés il a y a une semaine par la Commission électorale (CENI).

Compte tenu «des doutes sérieux quant à la conformité des résultats provisoires, proclamés par la Commission électorale nationale indépendante, avec le verdict des urnes (…) les chefs d’Etat et de gouvernement ont appelé à la suspension de la proclamation des résultats définitifs des élections», indique un communiqué de l’UA publié à l’issue d’une réunion consultative de «haut niveau» organisée jeudi à Addis-Abeba en Ethiopie.

Cette réunion consacrée à des échanges sur la situation en RDC, a été précédée par des consultations entre le Président de l’UA, le chef de l’Etat rwandais, Paul Kagame et la diplomatie congolaise, les responsables de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).

Cette initiative s’inscrit dans le cadre «des efforts menés par l’Afrique, dans un esprit de solidarité continentale, pour aider les acteurs politiques et le peuple de la RDC à mener à bien le processus électoral et à préserver la paix et la stabilité dans leur pays», précise le communiqué.

L’UA a « convenu d’envoyer de toute urgence en RDC une délégation de haut niveau (…) pour dialoguer avec toutes les parties prenantes congolaises, avec en vue de parvenir à un consensus sur le moyen de sortir de la crise postélectorale dans le pays».

Elle a ainsi invité « tous les acteurs concernés en RDC à interagir de manière positive, avec la délégation africaine de haut niveau dans l’intérêt de leur pays et de ses habitants».

Reste à connaître la réaction de Kinshasa après cette médiation de l’UA. En principe, ce vendredi, la Cour constitutionnelle de la RDC devait rendre son verdict, suite au recours introduit par le candidat Martin Fayulu qui a dénoncé les résultats provisoires l’ayant placé en deuxième position, après l’opposant Félix Tshisekedi. Fayulu a estimé que l’initiative africaine permettra de «chercher la vérité des urnes».