Le Royaume-Uni s’expose à des pénuries en cas de Brexit sans accord

Le quotidien londonien Sunday Times a publié hier dimanche des documents officiels selon lesquels le Royaume-Uni sera confronté à des pénuries de nourriture, d’essence et de médicaments en cas de sortie de l’Union européenne sans accord.

D’après le Sunday Times, compilé ce mois-ci par le Bureau du Cabinet sous le nom de code «Opération Yellowhammer», le dossier offre un rare aperçu du plan secret du gouvernement pour éviter un effondrement catastrophique des infrastructures du pays».

Selon ces documents, il devrait y avoir des perturbations dans les ports britanniques qui pourraient durer jusqu’à trois mois avant une éventuelle amélioration du trafic maritime.

Les pénuries annoncées devraient être dues à des blocages dans les ports et au rétablissement d’une frontière physique en Irlande, car le gouvernement estime que le rétablissement d’une frontière physique entre la République d’Irlande et la province britannique d’Irlande du Nord sera probable, dans la mesure où les plans envisagés actuellement afin d’éviter des contrôles généralisés se révèleront insoutenables.

Le Times souligne bien que ces prévisions du gouvernement britannique ne représentent pas le scénario du pire, mais des répercussions les plus probables d’un Brexit sans accord.

Mais pour Michael Gove, le ministre chargé des préparatifs du divorce, ces documents décrivent la pire des situations, ajoutant que des «mesures très significatives ont été prises ces trois dernières semaines pour accélérer la préparation du Brexit ».

De son côté, le ministre britannique de l’Energie, Kwasi Kwarteng a assuré sur Sky News, que le Royaume-Uni serait «pleinement préparé» à quitter l’Union européenne le 31 octobre, même sans accord.

Après trois années au cours desquelles le Brexit a dominé les affaires européennes, le bloc a refusé à plusieurs reprises de revenir sur l’accord de retrait négocié en novembre avec Theresa May. Or, cet accord prévoit entre autres, une clause de sauvegarde, qui a pour but d’éviter le rétablissement d’une frontière physique entre la République d’Irlande et la province d’Irlande du Nord.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a promis que le pays quitterait le bloc communautaire à la date du 31 octobre, avec ou sans accord, et est en opposition frontale avec la Chambre des communes, qui est majoritairement hostile à un No Deal, qui constitue une source d’inquiétude surtout pour les milieux économiques.