Washington nie toute participation au dialogue national sur la crise anglophone au Cameroun

L’ambassade des États-Unis au Cameroun s’est inscrite en faux, mardi dans un communiqué, contre des informations parues dans la presse locale, décrivant «de manière erronée» le rôle de Washington dans le Grand dialogue national destiné à mettre fin à la crise sécessionniste anglophone au Cameroun.

Les États-Unis sont des observateurs neutres du processus et, bien que nous ayons proposé de jouer un rôle dans l’identification d’une solution éventuelle, nous aurions eu besoin d’être sollicités par les deux parties avant d’assumer ce rôle», indique le document.

Par ailleurs, l’ex-secrétaire d’État américain aux Affaires africaines, aujourd’hui à la retraite, Herman Cohen qui aurait accepté selon les rumeurs qui circulent, de devenir le porte-parole de la république autoproclamée d’Ambazonie, a lui aussi démenti cette assertion, ajoute le communiqué.

Le grand dialogue national camerounais destiné à résoudre le  conflit meurtrier qui déchire l’Ouest anglophone, s’est ouvert lundi dans la capitale Yaoundé.

Ce dialogue a pour ambition de mettre un terme à la crise qui sévit entre Yaoundé et les deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où vit la plus grande partie de la minorité anglophone du Cameroun (16%).

Depuis trois ans, des revendications sociales des populations anglophones, qui s’estiment lésées par rapport aux huit autres régions francophones, se sont muées en un conflit meurtrier entre des groupes indépendantistes armés radicalisés et les forces de sécurité de l’Etat, resté sourd à leurs revendications.

Les affrontements, mais aussi les exactions et crimes commis par les deux camps contre les civils, ont fait quelque 3.000 morts depuis le début de la crise, en 2017, a indiqué ICG dans un rapport publié jeudi.

Certains anglophones exigent le retour au fédéralisme alors que d’autres réclament la partition du pays. Deux hypothèses que refuse Yaoundé.