Des rescapés de la xénophobie en Afrique du Sud campent devant les bureaux de l’ONU

Environ 250 d’étrangers qui ont échappé aux actes de violences xénophobes en Afrique du Sud, campaient mercredi dans la ville du Cap devant les locaux du Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR), demandant à partir de ce pays où ils ne s’estiment plus en sécurité.

Ces migrants dont nombreux affirment être des demandeurs d’asile originaires de divers pays africains, ont déclaré s’être rassemblés mardi en promettant de ne pas quitter les lieux tant que le HCR n’aurait pas réglé leur situation.

Au moins 12 personnes sont mortes dans une vague d’émeutes xénophobes qui ont éclaté dans plusieurs villes sud-africaines en septembre. Des centaines de commerces et de biens appartenant à des migrants africains, notamment des Nigérians, ont été saccagés et incendiés, principalement à Johannesburg.

Par ailleurs, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a appelé jeudi ses concitoyens à «davantage de tolérance» après les émeutes xénophobes meurtrières de septembre.

«Il ne devrait plus y avoir de morts (…). Nous insistons sur le fait qu’il est nécessaire d’être plus tolérant», a déclaré Cyril Ramaphosa devant la chambre haute du parlement sud-africain au Cap (sud-ouest).

«Les Sud-Africains ne sont pas xénophobes (…). Les événements qui se sont déroulés ont été motivés par la criminalité», a encore assuré le chef de l’Etat. «Fondamentalement, il ne s’agissait pas d’attaquer les étrangers (…). Mais cela a donné une image très négative» du pays, a-t-il estimé.

L’Afrique du Sud abrite près de 268.000 réfugiés et des demandeurs d’asile, essentiellement de la Somalie, de la République démocratique du Congo (RDC) et de l’Ethiopie, selon le HCR.

Première puissance industrielle du continent, l’Afrique du sud est le théâtre régulier de violences xénophobes, nourries par le fort taux de chômage (29%), la pauvreté et des inégalités criantes.