Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa a décidé de faire la lumière sur les graves allégations, rendues publiques le 6 juillet dernier par le commissaire provincial de la police sud-africaine pour le KwaZulu-Natal, le lieutenant-général Nhlanhla Mkhwanazi, concernant l’existence et le fonctionnement d’un réseau criminel sophistiqué qui aurait infiltré les services de police et de renseignement dans le pays.
Pour tirer au clair cette affaire, Ramaphosa a annoncé, ce dimanche 13 juillet, la mise en place d’une Commission pour enquêter sur les affirmations relatives à l’infiltration des forces de l’ordre, des services de renseignement et des institutions associées au sein du système de justice pénale par des organisations criminelles.
Le président rappelle que Mkhwanazi avait affirmé que le ministre de la Police aurait interféré dans des enquêtes policières sensibles et collaboré avec des hommes d’affaires, dont un accusé de meurtre, pour dissoudre l’équipe spéciale sur les assassinats politiques basée au KwaZulu-Natal.
Pour le chef de l’Etat, ces allégations, si elles s’avèrent fondées, risqueraient de saper la confiance des Sud-Africains dans la capacité de la police sud-africaine à les protéger et à lutter efficacement contre la criminalité et la corruption.
Il est attendu de la Commission de rendre compte de l’efficacité ou de l’échec des mécanismes de surveillance, ainsi que de l’adéquation de la législation, des politiques et des dispositifs institutionnels actuels pour prévenir de telles infiltrations.
La Commission est appelée à achever ses travaux et soumettre un rapport final au Président, dans la suite des rapports intermédiaires attendus respectivement après trois et six mois. Aussi, une copie dudit rapport final sera-t-il transmise au Président de l’Assemblée nationale et au Président de la Cour suprême.
Ramaphosa a décidé de mettre en congé le ministre de la Police, Senzo Mchunu, avec effet immédiat, pour permettre à la Commission de mener efficacement sa mission et ses investigations.
Il a nommé un professeur de droit à l’Université du Witwatersrand, Firoz Cachalia, comme ministre de la Police par intérim. Cachalia est aussi président du Conseil consultatif national de lutte contre la corruption.
Le chef de l’Etat a enfin déclaré qu’en créant cette Commission d’enquête, « nous affirmons notre engagement en faveur de l’État de droit, de la transparence, de la responsabilité et de la construction d’une Afrique du Sud où tous les citoyens sont en sécurité».