Burkina : La famille de Thomas Sankara réclame l’extradition de Blaise Compaoré

A l’occasion du 32e anniversaire de l’assassinat de l’ancien président burkinabè, Thomas Sankara célébré ce mardi 15 octobre, sa famille a réclamé une fois de plus l’extradition de l’ex-président Blaise Compaoré, en vertu du mandat d’arrêt émis à son encontre par la justice burkinabè début mars 2016.

L’affaire judiciaire Sankara a été relancée au Burkina au lendemain du renversement, en octobre 2014, du régime de Blaise Compaoré (qui avait succédé à Sankara au pouvoir).

Compaoré, qui a toujours nié être le commanditaire de l’assassinat de son ami, avait fui en Côte d’ivoire où il avait obtenu la nationalité ivoirienne qui rendrait difficile son extradition.

Mais un des avocats de la famille Sankara, Me Prospère Farama, a estimé que le mandat d’arrêt devrait être exécuté dans la mesure où la Côte d’Ivoire et le Burkina sont des Etats de droit censés respecter les principes de droit.

« Il serait bon pour tout le monde, pour la conscience collective Burkinabè (et) pour Blaise Compaoré lui-même, et même ses supporters qu’il puisse venir au Burkina et être entendu par la justice, qu’il puisse se défendre et donner sa version », a-t-il plaidé.

Toutefois, le collectif d’avocats qui suit le dossier Sankara a déclaré, lors d’une cérémonie d’hommage à Ouagadougou, sa satisfaction sur l’évolution judiciaire du dossier. Cette défense a indiqué que 23 personnes ont été inculpées et que l’autopsie des corps puis l’étude balistique ont livré de précieuses informations.

Alors que le président français Emmanuel Macron avait annoncé, il y a deux ans, que les documents français concernant l’assassinat de Sankara seraient « déclassifiés », le collectif a affirmé que la France a déclassifié deux lots de dossiers et se dit attendre un troisième lot qui tarde à arriver.

Par ailleurs, des sympathisants de l’ex-président Sankara ont appelé à «institutionnaliser pour que l’hommage au héros national qu’est Thomas Sankara soit définitivement arrêté», a affirmé Luc Damiba, le secrétaire général du Comité international mémorial Thomas Sankara.