Lutte contre les faux médicaments : « il y a urgence », selon le togolais Gnassingbé

Le Togo a abrité, les 17 et 18 janvier à Lomé, un sommet sur « la lutte contre le trafic de médicaments de qualité inférieure et falsifiés » en Afrique, sanctionné par un document intitulé « La déclaration de Lomé », un dispositif qui entend renforcer et coordonner la lutte à l’échelle continentale.

Initiée par « La Fondation Brazzaville », une ONG indépendante basée à Londres, la rencontre a enregistré la présence de trois chefs d’Etat africains (Togo, Sénégal et Ouganda), des ministres ghanéen, nigérien, congolais (Brazzaville) et gambien, ainsi que du directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, et du président du Conseil Exécutif de l’UNICEF, Hilale Omar.

Le président togolais, Faure Gnassingbé, qui a présidé les travaux, a affirmé, dans son discours d’ouverture, que « ce qui se joue aujourd’hui concerne directement tous les peuples du monde et plus particulièrement l’Afrique. Nous menons ici un combat pour la santé, le bien-être de tous, l’accès à des soins de qualité et à des tarifs abordables. Un combat qui témoigne de notre foi dans l’avenir ».

Devant ses homologues, le dirigeant togolais a estimé que « l’Afrique doit prendre en main son destin », espérant que « l’initiative de Lomé réveillera la conscience de toutes les nations africaines et attirera l’attention des autres car il y a urgence ».

Le trafic de faux médicaments est responsable de plus de 100.000 morts par an en Afrique, selon l’OMS. L’émergence de ce marché serait favorisée par la faiblesse des systèmes de santé, la pauvreté, et la législation peu contraignante.

Lors d’un entretien avec Faure Gnassingbé, la veille du sommet, Hilale Omar, également Représentant permanent du Maroc à l’ONU, a indiqué que les médicaments de qualité inférieure et falsifiés ne sont plus un problème de santé publique, mais de sécurité nationale et régionale, étant donné la connivence entre les réseaux de trafic des faux médicaments, des armes et de la drogue.

Il a assuré le président togolais qu’il peut compter sur la coopération avec le Maroc dans le domaine de la santé, affirmant que le Royaume se fera le porte-parole de l’Initiative de Lomé à l’Unicef et à l’ONU.

Le directeur général de l’OMS a promis également l’appui de son organisation à l’Initiative de Lomé.