Le double scrutin en Guinée-Conakry vivement critiqué à l’international

L’ONU a condamné, ce mercredi 25 mars, les violences qui ont émaillé le double scrutin législatif et référendaire tenu trois jours plus tôt en Guinée-Conakry, et qui ont fait de nombreux morts et blessés et d’importants dégâts matériels.

Le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas a évoqué, dans une déclaration à la presse, «l’usage excessif de la force qui a provoqué des pertes en vie humaines et de nombreux blessés». Il a aussi pointé du doigt les violences à connotation intercommunautaire qui se sont déroulées dans la région de N’Zérékoré.

« J’appelle, en ces moments difficiles, les autorités nationales, les leaders religieux et communautaires, les responsables politiques, les acteurs de la société civile et tous les citoyens, à se mobiliser contre la violence et à s’engager dans le dialogue pour sortir de la crise», a-t-il insisté.

L’ONU a emboité le pas des Etats-Unis, ainsi que de la France et d’autres pays européens, qui ne sont pas restés indifférents face à la situation que traverse actuellement la Guinée.

Les Etats-Unis, par la voix de leur ambassadeur en poste à Conakry, ont condamné ce mercredi, «fermement toutes les exactions» et ont demandé au gouvernement guinéen «d’enquêter de manière rapide et transparente sur tous les décès liés aux manifestations et aux élections et que les résultats de ces investigations soient rendus publics dès que possible».

La France a clairement indiqué, pour sa part, que ces élections n’ont pas été crédibles. Ce qui lui a valu une réponse du ministre Secrétaire général à la présidence guinéenne, Kiridi Bangoura, pour qui Paris n’a pas de mot à dire dans la mesure où elle n’avait pas dépêché une équipe d’observateurs sur le terrain.

«J’aurais aimé que cette déclaration vienne de l’Ambassade des Etats Unis qui a pris la peine d’observer le processus. Mais elle émane d’un pays qui n’avait pas d’observateurs sur le terrain», a déploré ce ministre qui a souligné la nécessité d’utiliser «des mots responsables».