RDC : la marche initiée par l’opposant Martin Fayulu dispersée à  Kinshasa

Alors que le gouverneur de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), a interdit la manifestation initiée par l’opposant Martin Fayulu, ce dernier et des militants de la coalition Lamuka, qu’il dirige actuellement, sont descendus dans les rues ce mercredi, mais ont été dispersés à coup de gaz lacrymogènes par la police.

La manifestation était placée sous le signe de la protection de « l’unité nationale et l’intégrité territoriale » du pays. Cette initiative fait suite à la décision des autorités d’accorder à Minembwe, une localité du Sud Kivu située à l’Est du pays, le statut d’une commune rurale. La zone héberge une population composée en partie des Banyamulenge, une communauté dont les ancêtres avaient des origines rwandaises.

Nombreuses personnalités du pays, des opposants aux simples citoyens en passant par des acteurs de la société civile, se sont déjà exprimés avec fermeté en défaveur de cette mesure qui ferait craindre une possible balkanisation du pays.

Devant cette résistance interne, le président Félix Tshisekedi a finalement annulé la décision, en mettant toutefois en place une commission d’experts (géographes, juristes) neutres pour réfléchir sur des questions relatives aux communes.

Pour l’opposant Fayulu, cette marche arrière de Kinshasa ne semble pas suffisante, et a tenu, à travers la manifestation, « dire non à ceux qui convoitent les terres et les richesses de la RDC ».

La manifestation a réuni des centaines ou des milliers de militants, selon des sources. La coalition Lamuka a déploré plusieurs blessés et de nombreuses arrestations.

Tout en dénonçant des « actes d’intimidations », son porte-parole, Prince Epenge, a déclaré que « Lamuka doit défendre l’intégrité du territoire national. Monsieur Félix Tshisekedi a vendu Minembwe aux Rwandais. Minembwe est devenue une commune rwandophone et tout le monde le sait ».

« Nous allons continuer la lutte (…) Les Congolais en ont marre. Nous n’allons pas laisser Félix Tshisekedi nous embarquer vers un avenir incertain », a-t-il prévenu.