Algérie : Les rapports se corsent entre Tebboune et le général Chengriha

Les rapports de cohabitation au sommet du pouvoir en Algérie ne cessent de se dégrader ces derniers jours entre le président et ministre algérien de la défense, Abdelmadjid Tebboune et le général Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’armée algérienne.

Il semble que la lune de miel entre les deux hommes forts du pouvoir à Alger a déjà pris fin, malgré la discrétion totale qui entoure les profondes frictions qui les opposent.

Dans le sillage de cette lutte pour le pouvoir, le président Tebboune avait effectuée le 10 octobre dernier au siège du ministère de la défense non seulement pour tâter le pouls des hauts gradés de la grande muette mais surtout pour appeler à ces derniers qu’il est leur vrai patron en sa qualité de ministre de la défense.

Les discordes entre Tebboune et Chengriha s’articulent autour de la politique étrangère y compris son volet sécuritaire et de défense, la réforme constitutionnelle en cours, les ingérences de la présidence dans les domaines de la sécurité, de défense et du renseignement militaire et surtout les nominations et les évictions qu’opère le président Tebboune particulièrement dans les hauts rangs de l’armée ce qui ne laisse pas indifférent le chef d’Etat-major et ses lieutenants.

Par ailleurs, si le général Chengriha tient à ménager les Russes et Chinois, les deux alliés militaires traditionnels de l’Algérie, le président Tebboune fait plutôt les yeux doux à Washington, dont il attend un ferme appui pour se maintenir au pouvoir et lui servir de bouclier contre sa propre armée, dont il redoute fortement un coup de force.

Pour preuves, le général major à la retraite, Abdelaziz Medjahed, très proche de Chengriha, a été récemment limogé de ses fonctions de conseiller à la défense et à la sécurité alors qu’il était chargé de coordonner les rapports entre la présidence et l’armée.

La plupart des observateurs algériens et étrangers s’accordent à dire que le courant passe mal ces derniers temps, entre les deux hommes forts du pays et le Hirak, le mouvement populaire anti-régime qui a repris de plus belle est venu compliquer davantage les rapports déjà tendus entre un nouveau président inexpérimenté et l’armée qui a toujours tenu à l’ombre les commandes du pays.