RDC : la Banque mondiale suspend provisoirement une aide destinée à l’éducation

La Banque mondiale a décidé de reporter un financement de 100 millions de dollars en faveur du secteur de l’éducation en République démocratique du Congo (RDC), suite à des révélations de fraudes, selon un communiqué de l’institution internationale publié ce lundi 1er février.

Ce montant correspond à la première tranche du financement de 800 millions de dollars pour lequel la Banque mondiale s’était engagée en juin dernier pour soutenir le grand projet de la gratuité de l’enseignement primaire public, le Projet pour l’Equité et le Renforcement du Système Educatif (PERSE), prôné par le président Félix Tshisekedi et lancé en septembre 2019, à la grande satisfaction de la population.

Mais un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) en RDC, rendu public en novembre dernier, qui avait mis en lumière un détournement présumé de 62 milliards de francs congolais (31 millions de dollars), de fausses factures, de listes d’enseignants fictifs, a bouleversé le calendrier de l’institution financière internationale.

« Tenant compte des conclusions » de l’IGF signalant « des manquements, notamment des cas de fraude et de détournements de fonds publics, ainsi que des faiblesses dans les contrôles internes », « le décaissement prévu au mois de décembre a été reporté à une date ultérieure », a annoncé la Banque.

Dans son communiqué, la Banque a rappelé que le PERSE « appuie le programme de gratuité de l’enseignement primaire du gouvernement de la RDC et vise à alléger le fardeau des frais de scolarité des ménages, à améliorer l’accès à l’enseignement primaire dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri, Lomami, Kasaï, Kasaï-Central, Kasaï-Oriental, Kwilu, Kinshasa et Kongo-Central, et à renforcer les systèmes fondamentaux de gouvernance dans le secteur de l’éducation ».

Tout en saluant « l’engagement au plus haut niveau des autorités de la République Démocratique du Congo à promouvoir la transparence dans la gestion des finances publiques », l’institution financière a réitéré son ferme engagement à soutenir les réformes en cours dans le secteur de l’éducation.