Les tensions politiques toujours vives au Bénin, à quelques jours de la présidentielle

Une soixante de personnes ont érigé mercredi un barrage sur une route du centre du Bénin pour protester contre le président sortant, Patrice Talon qu’ils accusent de confisquer le pouvoir.

A Toui, une localité située non loin de Tchaourou, le village natal de l’ex Président Yayi Boni, de nombreux incidents ont éclaté depuis lundi soir. Les routes sont bloquées par les habitants, empêchant la circulation de la plupart des voitures et des camions entre le nord et le sud du pays.

A l’appel de plusieurs figures de l’opposition en exil dans des vidéos diffusées le week-end écoulé, des groupes allant de plusieurs dizaines à quelques centaines de manifestants se sont rassemblés dans plusieurs villes du pays, connues pour être plutôt favorables à l’opposition.

A Parakou (nord), le siège de campagne de M. Talon a été entièrement vandalisé, de même que les locaux d’une radio privée proche du pouvoir, et ceux d’une télévision en ligne. Plusieurs coordinations communales de campagne ont annulé leurs meetings politiques dans le nord du pays et ont appelé les militants à rester chez eux.

Dimanche, 5,5 millions d’électeurs béninois sont appelés aux urnes pour élire leur président, mais une grande partie de l’opposition dénonce un scrutin qui a été verrouillé par Patrice Talon pour s’assurer sa réélection.

Aucune des grandes figures de l’opposition n’y participera, soit parce qu’elles sont exilées à l’étranger, soit parce qu’elles n’ont pas obtenu le nombre de parrainages d’élus nécessaires pour pouvoir se présenter.

Patrice Talon, élu en 2016, brigue un second mandat dimanche, face à deux candidats inconnus des électeurs et sans poids politique, Alassane Soumanou, et Corentin Kohoué.