RDC/Mines : Kinshasa exige une évaluation d’un contrat sino-congolais

Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi a demandé, vendredi 10 septembre, un «état des lieux de l’exécution technique et financière des projets inscrits dans le contrat dit sino-congolais» signé en 2008 par son prédécesseur Joseph Kabila.

C’est au ministre d’Etat, ministre des infrastructures et travaux publics et à celui en charge des Mines que le chef de l’Etat a enjoint, lors d’un Conseil des ministres, l’obligation de présenter dans deux semaines, cet état des lieux, chacun selon son secteur d’activités, d’après le compte rendu du Conseil fait par le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, samedi à la télévision d’Etat.

Le vaste contrat en question, avait été signé sous-forme de troc, minerais de cobalt et de cuivre contre construction d’infrastructures. Selon la presse locale, il était question d’hypothéquer plus de 10 millions de tonnes de cuivre et 5 millions de tonnes de cobalt pour un emprunt de 6,2 milliards de dollars, non encore totalement décaissé jusqu’à présent.

Pourtant l’entreprise issue du contrat, la Sicomines, une joint-venture entre la société minière Gécamines (détenue à 100% par l’Etat congolais) et un Consortium des entreprises chinoises, est opérationnelle depuis 2015 et produit du cuivre et du cobalt.

Plusieurs observateurs locaux, ainsi que l’actuel gouvernement, sont d’avis que ce projet est entaché de corruption et saluent l’initiative du chef de l’Etat d’exiger son évaluation.

Tshisekedi était déjà monté au créneau contre les investisseurs miniers chinois qui pillent les richesses du sous-sol congolais au grand dam des autochtones. Mi-mai, à l’occasion d’une visite dans une ville minière au sud-est du pays, il avait annoncé son intention de renégocier certains  contrats miniers avec la Chine.

« Il n’est pas normal que ceux avec qui le pays a signé des contrats d’exploitation s’enrichissent pendant que nos populations demeurent pauvres (…) Il est temps que le pays réajuste ses contrats avec les miniers pour sceller des partenariats gagnant-gagnant », avait-il indiqué.