L’ONU juge non crédibles les élections au Burundi

Des voix fusent de partout critiquant la tenue des élections législatives et communales au Burundi, dans un climat de haute tension qui remet en cause la fiabilité des résultats du scrutin.

La mission d’observation électorale de l’ONU déployée au Burundi depuis janvier, a affirmé que ces élections ne sont «ni libres ni crédibles», compte tenu de l’environnement non propice de leur déroulement, émaillé de violences, d’intimidations, de violations des droits de l’homme et de restrictions à la liberté d’expression tout au long de la campagne électorale jusqu’au jour du scrutin.

Durant la campagne électorale, seul le parti au pouvoir était visible, l’opposition s’étant retirée de la course, dénonçant une «parodie électorale».

Dans les conclusions préliminaires de son rapport sur les élections au Burundi, rendues publiques ce jeudi 02 juillet, l’ONU relève aussi des violences à Bujumbura, la capitale, pendant les opérations de vote.

La commission électorale n’a pas encore donné une estimation des résultats provisoires des élections qui devraient pourtant être communiqués il y a deux jours. Mais l’on ne doute pas de la victoire certaine du parti au pouvoir CNDD-FDD, une victoire qui ne sera reconnue ni par l’opposition, ni par la communauté internationale ou l’’Union africaine qui a renoncé à déployer ses observateurs dans les bureaux de vote. La présidentielle est prévue pour le 15 juillet prochain.

Entre temps, un nouveau sommet de la Communauté est-africaine (EAC) a été annoncé pour lundi prochain. Les dirigeants des pays de l’EAC vont faire une évaluation de la situation dans le pays depuis leur dernier sommet le 31 mai, et tenter une nouvelle fois de dénouer la crise politique burundaise.

L’annonce de la candidature du président Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat, jugée anticonstitutionnelle aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, a plongé le Burundi dans une grave crise politique et sociale. A ce jour, l’on déplore plus de 70 morts dont 6 après les élections. Plus de 120.000 Burundais ont quitté le pays pour échapper à la violence.