Samura Kamara, candidat malheureux à la présidentielle en Sierra Leone, conteste les résultats

Le candidat malheureux à l’élection présidentielle en Sierra Leone, Samura Kamara, a saisi la Cour suprême pour contester les résultats de la présidentielle, reprochant la Commission électorale nationale (NEC)d’avoir proclamé le 4 avril la victoire de Julius Maada Bio sans tenir compte d’irrégularités observées lors du second tour.

Le recours vise le président de la NEC, Mohamed N’fa Allie Conteh, la NEC elle-même, ainsi que le président élu, du Parti du peuple de Sierra Leone (SLPP).Conteh aurait décidé d’inclure dans les résultats les voix provenant de bureaux de votes où des bourrages d’urnes auraient été constatés.

Kamara et deux dirigeants de son parti demandent à la Cour « d’ordonner l’exclusion du décompte des bureaux de vote où s’est produit un bourrage d’urnes » et d’invalider l’annonce de la victoire de Bio.

Un vrai retournement de la situation. Kamara avait pourtant félicité son adversaire le 7 avril, trois jours après l’annonce des résultats du second tour (le 31 mars)et une semaine après le vote.« Je suis ici pour féliciter notre nouveau président, avec des membres de la direction de mon parti (…). Je vous souhaite bonne chance au moment où vous prenez les rênes de ce petit pays, mais assez compliqué. Mon parti, l’APC, entend apporter le soutien nécessaire à votre gouvernement », avait-il déclaré lors de sa visite au domicile de Bio.

« La violence contre nos partisans n’est pas acceptable », avait ajouté par ailleurs Kamara. Bio avait salué la démarche de son adversaire et averti que toute personne responsable de violence sera punie.

Le nouveau président qui a déjà reçu les félicitations de nombreux dirigeants internationaux, devrait prêter serment ce samedi 14 avrilà Freetown. Jeudi 12 avril, il a procédé à la constitution partielle de son gouvernement (onze ministres, un ministre délégué et deux secrétaires d’Etat).

La balle est dans le camp de la Cour Suprême. D’aucuns redoutent de réouvrir la page, qui pourtant était déjà fermée, des heurts et autres scènes de violences qui ont suivi la proclamation des résultats du second tour. Pour rappel, ce petit pays d’Afrique de l’Ouest a été ensanglanté par une guerre civile, entre 1991 et 2002 qui a fait quelque 120.000 morts.