Afrique du Sud : L’opposition saisit le FBI pour une enquête sur un blanchiment d’argent par le président Ramaphosa 

Le parti de l’opposition sud-africaine «Alliance démocratique» (DA) a saisi le principal service fédéral de police judiciaire aux Etats-Unis, le Federal Bureau of Investigation (FBI), lui demandant d’ouvrir une «enquête sur les accusations de blanchiment d’argent par le président» Cyril Ramaphosa.

Le Chef de l’AD, John Steenhuisen a déclaré mardi lors d’une conférence de presse, avoir écrit au FBI, estimant que ce service devait s’impliquer dans cette affaire qui touche à la devise américaine. Ce recours s’explique selon les experts, par le fait que l’ex-président sud-africain, Jacob Zuma impliqué dans nombreux scandales financiers de malversation et de corruption échappe toujours à une condamnation judiciaire grâce à la protection de son parti l’ANC qui est au pouvoir  depuis les fin du régime de l’Apartheid.

Il aurait notamment demandé au FBI «d’enquêter sur l’origine des fonds et de déterminer si l’argent était entré en Afrique du Sud légalement et s’il avait été déclaré». Selon ses propos, «une transaction en espèces en Afrique du Sud portant sur 4 millions de dollars est profondément suspecte».

Ramaphosa est au cœur d’une enquête pour blanchiment d’argent et corruption. Récemment, l’ancien patron de l’Agence de sécurité de l’Etat, Arthur Fraser, a ouvert une affaire pénale contre le chef de l’Etat, l’accusant d’avoir dissimulé à la police et au fisc un cambriolage qui avait eu lieu dans sa ferme privée située dans la province de Limpopo, en février 2020, où était dissimulée une grosse somme d’argent liquide.

Alors que des voleurs avaient mis la main sur un montant d’environ 4 millions de dollars en espèces dans la ferme, le président avait organisé, d’après Fraser, «l’enlèvement des suspects» et «leur interrogatoire dans sa propriété», avant d’acheter leur silence. Le refus de signaler un crime est illégal en Afrique du Sud.

Le chef de l’Etat, qui a fait de la lutte contre la corruption un dossier prioritaire, a déjà reconnu qu’une somme d’argent, tirée de la vente d’animaux de sa ferme située au nord de Johannesburg, avait été volée. Il a affirmé en avoir parlé au chef de son unité de sécurité, lequel aurait omis de saisir la police.

Au début du mois, une autre formation politique de l’opposition, «Les Combattants pour la liberté économique» avait demandé au président de quitter ses fonctions suite à ce scandale. «Les criminels ne signalent pas le vol du fruit de leur crime», avait déploré Julius Malema, le patron de ce parti.