RDC : L’ancien gouverneur Zoé Kabila délogé de l’une de ses résidences à Kinshasa

Le ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat en République démocratique du Congo (RDC) a saisi récemment une propriété qu’occupait «illégalement» l’ancien gouverneur de la province du Tanganyika (Sud-Est), Zoé Kabila, dans la commune de Gombe à Kinshasa, la capitale, dans le cadre d’une opération de récupération du patrimoine immobilier de l’Etat initiée il y a quelques mois par le gouvernement.

Les avocats du jeune frère de l’ex-président Joseph Kabila ont dénoncé ce jeudi un «déguerpissement illégal» dans la mesure où la décision des autorités n’a pas respecté les procédures en la matière.

Pour la défense de Zoé Kabila, la parcelle contestée qui abritait le bureau privé de son client à Gombe, appartient à la société KATANGA PREMIER SARL dont Zoé est actionnaire.

La propriété a été sortie du domaine privé de l’Etat depuis 1989 et c’est la société KATANGA PREMIER SARL qui «est concessionnaire de la parcelle portant le numéro 6327 du plan cadastral, sise au n° 2, avenue Likasi dans la commune de la Gombe en vertu du certificat d’enregistrement n° AGL.557 Folio 197 du 02 juin 2021», a détaille Me Benjamin Lukamba.

Les avocats ont regretté la brutalité avec laquelle l’opération d’évacuation a eu lieu le 23 août dernier. Elle «s’est déroulée nuitamment jusqu’au matin par des militaires lourdement armés qui ont procédé au bris du portail» et «sont entrés par effraction après avoir bouclé tout le périmètre en vue d’empêcher tout accès à la parcelle susvisée», a expliqué Me Lukamba, précisant que «certains biens appartenant à la société KATANGA PREMIER SARL ont été méchamment détruits».

Deux actions entreprises par la défense sont déjà en cours devant la justice. L’une a été engagée contre le ministère de l’Urbanisme et l’Habitat devant le tribunal de Grande instance de Kinshasa/Gombe pour «trouble de jouissance», et l’autre consiste en un «recours en annulation de l’arrêté de l’ancien ministre de l’Urbanisme et Habitat» devant le Conseil d’Etat. Les avocats déclarent vouloir faire usage de tous les moyens légaux pour rétablir le propriétaire dans ses droits.