Le Mali accuse le Groupe d’experts de l’ONU d’outrepasser son mandat

La délégation malienne, intervenant lundi au cours d’un débat à l’Assemblée générale de l’ONU, a fustigé le Groupe d’experts de l’ONU chargé de surveiller la mise en œuvre des sanctions contre des personnes responsables ou complices des actes faisant peser une menace sur la paix, la sécurité ou la stabilité au Mali, rapporte le service d’information des Nations unies.

Le représentant malien a indiqué que le Groupe d’experts a souvent outrepassé le mandat qui lui a été fixé par la résolution 2374 (2017), se muant en un mécanisme politique «dont nous ignorions l’agenda réel».

Il aurait notamment critiqué le fait que le Groupe d’experts exige du gouvernement malien de lui fournir des informations détaillées sur la coopération militaire et sécuritaire entre la Fédération de Russie et la République du Mali, alors que le choix des partenaires relève de la souveraineté du pays. Il se serait également indigné du manque d’accès de son gouvernement aux rapports du Groupe d’experts.

Le délégué de Bamako a, par ailleurs, déploré que le Comité des sanctions n’ait pas tenu compte de l’évolution positive de certains individus soumis à ses mesures, justifiant ainsi la demande de levée du régime de sanctions exprimée en août dernier par son pays.

Le débat à l’Assemblée générale était centré sur les circonstances qui entourent l’exercice du droit de veto. Il a été organisé douze jours après que la Russie ait brandi son veto contre un projet de résolution du Conseil de sécurité relatif au renouvellement du régime de sanctions applicables au Mali, rendant de fait ce régime inopérant.

Le Mali se serait félicité, pendant son intervention, de «l’usage légitime» du droit de veto par la Russie, qui a permis, selon lui, de mettre fin à un instrument de pression «aux mains d’un groupe de pays hostiles au Mali et à ses choix».

Mais certaines parties, comme l’Union européenne, ont regretté que le recours de la Russie au veto ait une nouvelle fois, «bloqué le travail de l’ONU».

Pour Bruxelles, le Groupe d’experts aurait joué un rôle plus crucial encore dans le suivi de la mise en œuvre de l’accord de paix, dans la perspective du retrait de la Mission de l’ONU au Mali (MINUSMA).