Libye : Le torchon brûle entre Sarraj et Salamé

Le Premier ministre libyen, Fayez al-Sarraj, a dénoncé des «contre-vérités» relevées dans un rapport rédigé par l’envoyé spécial des Nations Unies en Libye, Ghassan Salamé.

En début de semaine, l’émissaire de l’ONU en Libye a dressé devant le Conseil de sécurité un tableau préoccupant de la situation dans ce pays maghrébin.

Mercredi dernier, Salamé a été convoqué à Tripoli par le chef du gouvernement libyen d’union nationale (GNA), qui souhaitait «lui remettre une note de protestation contre des contre-vérités dans son rapport sur la situation en Libye», a indiqué le bureau d’information du GNA.

En vidéoconférence avec le Conseil de sécurité des Nations Unies lundi dernier, le patron de la Mission de l’ONU en Libye (MINUL) a appelé les belligérants à observer un cessez-le-feu et a exprimé son inquiétude suite à l’escalade des affrontements entre les troupes loyales au GNA et celles soumises au maréchal Khalifa Haftar qui recourent désormais aux frappes aériennes.

M.Salamé a entre autres parlé d’«allégations non confirmées d’atteintes aux droits de l’Homme» commises à Gharyan (ouest) par les forces pro-GNA lorsqu’elles ont reconquis le 26 juin dernier cette localité stratégique située à 100 km au sud-ouest de Tripoli, où l’Armée Nationale Libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen, avait établi un centre de commandement pour son offensive contre Tripoli.

L’envoyé spécial de l’ONU a aussi dénoncé un nombre «inacceptable de disparitions forcées et de détentions arbitraires» depuis le début des combats en Libye, déplorant l’augmentation «alarmante» des enlèvements dans la capitale libyenne, dont le cas du directeur adjoint de l’Office de contrôle alimentaire et pharmaceutique, Mohamad Omar al-Machay.

En réaction, le ministère de l’Intérieur du GNA a démenti ces déclarations dans un communiqué posté mercredi sur Facebook. Selon sa version des faits, Machay avait été «placé en garde-à-vue dans le cadre d’une enquête judiciaire … avant d’être déféré devant le parquet». Depuis, il a été libéré sous caution.