Un milliardaire du Zimbabwe s’engage à payer les salaires des médecins en grève

Le milliardaire zimbabwéen des télécommunications, Strive Masiyiwa s’est engagé à verser des salaires aux médecins d’État pour mettre un terme à leur grève qui paralyse depuis quatre mois, le secteur de la santé dans le pays.

En attendant des solutions à long terme, les représentants du syndicat des médecins ont exhorté leurs collègues à accepter l’indemnité de subsistance d’environ 300 dollars US que leur versera l’entreprise Masiyiwa, selon Bloomberg.

Masiyiwaa versera les salaires et des allocations aux médecins pour une durée de 6 mois. Les médecins des hôpitaux et cliniques publics recevaient environ 200 dollars par mois comme salaire. Environ 600 membres travaillent dans les 1.600 hôpitaux et cliniques publics du pays.

Masiyiwa, dont la richesse est estimée à 1,1 milliard USD par Forbes, est principalement connu comme le propriétaire de la société de télécommunications Econet.

Les médecins se sont mis en grève pour demander que les salaires soient indexés sur le dollar américain afin d’amortir l’impact de l’inflation galopante au Zimbabwe.

La grève aurait conduit à la mort de plusieurs personnes, selon les observateurs et l’association des médecins seniors.

Depuis les violentes émeutes causées en janvier 2019 par la hausse des prix des carburants, les ONG accusent le régime du président Emmerson Mnangagwa d’avoir enlevé et torturé une cinquantaine d’opposants, membres de la société civile ou citoyens qui dénoncent les effets de la crise économique.

En septembre dernier, la police zimbabwéenne a empêché un médecin et un syndicaliste pris en otages pendant plusieurs jours, de se rendre à l’étranger pour s’y faire soigner, malgré l’autorisation de la justice.

Président du syndicat des médecins hospitaliers (ZHDA), le Dr Magombeyi a disparu le 15 septembre devant son domicile de la capitale Harare et est réapparu cinq jours plus tard à une trentaine de km de là, totalement désorienté selon ses proches.

Le ZHDA a accusé la sécurité d’Etat de l’avoir séquestré pour avoir organisé une grève des médecins contre la détérioration de leurs conditions de vie.