Mise en place au Sénégal d’une commission d’enquête sur les manifestations de mars

Le gouvernement sénégalais a annoncé ce jeudi, la mise en place d’une commission d’enquête «indépendante et impartiale» pour faire la lumière sur les dérives des manifestations qui avaient éclaté dans la capitale, Dakar, au lendemain de l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko accusé de viol par une employée d’un salon de massage.

«Rétablir la vérité et situer les responsabilités», telle est la mission assignée à la commission, selon le ministre des Forces armées Sidiki Kaba qui a précisé que les membres de l’opposition et de la société civile peuvent y faire partie pour garantir davantage le travail «en toute indépendance». Les autorités évoquent un bilan de 13 morts après les troubles et promettent que justice sera faite.

Le Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D), une coalition de partis politiques d’opposition et d’organisations de la société civile qui soutient l’opposant Sonko, a dit prendre acte de la décision du gouvernement.

Selon son communiqué, la création de cette commission d’enquête indépendante était une de ses revendications pour se pencher sur les crimes commis lors de la répression violente des manifestations.

La société civile pointe particulièrement du doigt les forces de l’ordre qui seraient responsables de la mort des manifestants. Mais Sidiki Kaba qui a salué le professionnalisme des forces de défense et de sécurité, a indiqué que «les instructions données par le président Macky Sall, c’est qu’il ne fallait pas tirer sur les manifestants, et cela n’a pas été fait. Les forces de l’ordre ont fait preuve de retenue, de sang-froid. N’eut été cela, nous aurions eu un bain de sang».

Qu’à cela ne tienne, pour le M2D, la nouvelle commission devrait enquêter sur les crimes commis et identifiés comme violations du droit international des droits de l’homme (meurtres, tortures, arrestations arbitraires et illégales, disparitions forcées, usage excessif de la force, interdiction de manifestation).