Les présidents congolais et ougandais discutent de la sécurité

Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila et son homologue ougandais, Yoweri, ont abordé jeudi à Kampala, les questions de sécurité concernant notamment la poursuite des attaques des rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) contre les civils en RDC, notamment à Béni, à l’est du pays.

«J’ai dit au président de l’Ouganda que nous voulons avoir la paix (en RDC)  comme il a lui aussi la paix dans son pays», a déclaré Kabila au cours d’un meeting à son retour à Beni, après sa rencontre à Kampala avec Museveni.

La principale décision prise par les deux chefs d’Etat pour sécuriser les territoires congolais menacés par les rebelles ougandais est l’échange d’informations entre leurs pays. «Nous nous sommes mis d’accord qu’ils (les Ougandais) vont commencer à travailler avec nous pour nous donner toutes les informations sur les mouvements de ceux qui traversent la frontière de l’Ouganda pour déstabiliser la RDC», a expliqué le président congolais.

La coopération entre les services de renseignement des deux pays devrait démarrer incessamment. «Il a été convenu qu’une réunion mixte soit tenue entre les services de renseignement à Kampala la semaine prochaine pour qu’on puisse échanger des informations sur les capturés ougandais qui sont en RDC de manière à retracer la filière ougandaise», a affirmé Julien Paluku, le gouverneur du Nord-Kivu en RDC.

Museveni a assuré que l’Ouganda mettra fin à l’opération de recrutement des ADF dans son territoire. Les ADF est un groupe armé fondé en 1995 qui réunissent des mouvements d’opposition au président ougandais Yoweri Museveni. L’ONU et plusieurs ONG accusent ces rebelles ougandais d’avoir massacré plus de 600 personnes dans l’est de la RDC depuis octobre 2014.

La visite du président congolais en Ouganda était la première depuis 2013. Hormis la question des ADF, Kabila et Museveni ont aussi échangé sur le retour des rebelles congolais du M23 restés en Ouganda depuis le cessez-le-feu en 2013, ainsi que sur les 200.000 réfugiés congolais en Ouganda pour lesquels une campagne de rapatriement a été évoquée.

La coopération énergétique, avec à l’affiche l’électrification de certaines villes congolaises à partir de l’Ouganda a été également à l’ordre du jour.